Crise nucléaire et humanitaire au Japon. Témoignage d'un prêtre français.
Le Japon continue de lutter par tous les moyens pour tenter de refroidir les réacteurs
endommagés de la centrale nucléaire de Fukushima 1, sous l'oeil de plus en plus inquiet
de la communauté internationale. Ce jeudi matin, pour la première fois, quatre hélicoptères
de l'armée ont déversé plusieurs tonnes d'eau de mer, notamment sur le réacteur 3.
Dans la soirée des camions-citernes spéciaux de l’armée sont entrés en action pour
arroser le réacteur. L'objectif est notamment de remplir la piscine de combustible
usagé, endommagée par une explosion et des incendies. Le dernier bilan officiel
provisoire du puissant séisme et du tsunami fait état de 5.321 décès et 9.329 disparus. Un
froid intense et d'importantes chutes de neige dégradent encore les conditions de
vie pour les 500.000 sinistrés confrontées à des pénuries d'eau potable et de vivres
malgré la mobilisation sans précédent de 80.000 soldats, policiers et secouristes
dans le nord-est dévasté, tandis que les étrangers fuient massivement Tokyo, devant
la menace d’un accident nucléaire majeur. La France, comme la Belgique et la Russie
vont envoyer des avions supplémentaires afin d'évacuer les familles souhaitant quitter
le pays. L'ambassade des Etats-Unis a fixé la zone de risque à 80 km autour de la
centrale. Les vents devraient rester favorables et repousser vers l'océan Pacifique
les rejets radioactifs de la centrale. Le président américain Barack Obama a proposé
à Tokyo d'envoyer davantage d'experts nucléaires et la France avec offert une « coopération
massive" en matière L'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN) a estimé mercredi que les prochaines 48 heures allaient être cruciales. De
très nombreuses manifestations de solidarité avec le Japon ont été lancées à l'étranger,
comme au Pérou, ancienne terre de forte immigration nippone, qui a décrété une journée
de deuil national vendredi. (A partir d’une synthèse établie par l’AFP) Dans le
nord, et notamment dans le diocèse de Sendai, le plus touché par le séisme et le tsunami,
les secours s’organisent. L’Église est particulièrement mobilisée, par la prière mais
aussi à travers de nombreuses actions de solidarité. A l’issue d’une réunion d’urgence
mercredi, à Sendai les évêques japonais ont décidé de créer un centre de secours pour
venir en aide aux sinistrés. Hélène Destombes a joint à Tokyo, le père Olivier Chegaray,
des MEP, Missions étrangères de Paris, au Japon depuis 42 ans. Il revient tout d’abord
sur la situation dans la capitale.
Une prière
continuelle est organisée à Lourdes pour le peuple japonais et toutes les messes célébrées
du mercredi 16 mars au dimanche 20 mars seront dites aux intentions des habitants
du Japon. "Devant l'horreur du drame nucléaire auquel est confronté l'archipel nippon
après le séisme et le tsunami", le Père Horacio Brito, Missionnaire de l'Immaculée
Conception et recteur des Sanctuaires de Lourdes, souhaite "apporter un soutien moral
et spirituel au courageux peuple japonais". Il demande que durant cette période les
personnes qui récitent le chapelet, retransmis depuis la Grotte de Massabielle chaque
après-midi sur le site internet des Sanctuaires de Lourdes, "prient de tout leur cœur
pour les victimes de cette catastrophe qui bouleverse l'humanité, et devant laquelle
nous nous sentons tous tellement impuissants".