Les Japonais sont épuisés et désorientés. Selon les évêques catholiques du pays, la
catastrophe a provoqué un choc émotionnel dans la société. Les évêques auront une
réunion extraordinaire le mercredi 16 mars à Sendai, le diocèse le plus touché, qui
compte 500 Kms de côtes. Ils s’efforceront de mettre au point une stratPgie. Ils remercient
le Pape pour ses paroles d’encouragement et d’espérance. L’espérance, c’est, selon
l’épiscopat, le don que les chrétiens peuvent offrir à la nation en ces heures de
souffrance. Dans un témoignage recueilli par l’Agence Fides, de la Congrégation romaine
pour l’évangélisation des peuples, l’évêque de Sendai, Mgr Martin Tetsuo Hiraga, décrit
la situation très difficile : « nous ne parvenons pas encore à prendre la mesure de
l’entité du désastre, à évaluer le nombre de morts, de disparus et de déplacés. Les
nouvelles sont fragmentaires. L’incertitude entrave l’action et le déploiement des
secours. L’impact matériel et émotionnel est très fort ». Le diocèse de Sendai ne
compte que quelque 10.000 catholiques. Leur évêque les invite à la prière et à la
solidarité. Il invite les chrétiens du monde entier à prier pour le Japon. La menace
nucléaire est dans tous les esprits. Deux explosions se sont produites le 14 mars
au niveau du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima n° 1, la centrale qui
avait déjà était accidenté par le séisme, mais la possibilité d'importantes fuites
radioactives est "faible" selon le gouvernement japonais. Alors que les craintes d'une
fusion du réacteur n° 2 de la centrale Fukushima 1 perdurent, le porte-parole du gouvernement
estime qu'une explosion similaire à celles qui ont frappé les réacteurs 1 et 3 n'aura
pas lieu. Cependant le niveau d'eau dans le réacteur 2 a de nouveau fortement baissé,
ce qui empêche le refroidissement des barres de combustible, selon l'opérateur Tokyo
Electric Power. Thierry Charles, directeur de la sureté des installations à l’IRSN
l’institut de radioprotection et de sureté nucléaire à Paris, répond aux questions
d’Olivier Tosseri
Le Patriarche
œcuménique de Constantinople, Bartholoméos 1er, a appelé les États à revoir
leur politique énergétique nucléaire. Il s’agit selon lui d’une option trop dangereuse
pour l’humanité. Très connu pour ses initiatives et ses prises de position en faveur
de la sauvegarde de l’environnement, le Patriarche attire l’attention sur le cauchemar
que vit actuellement le Japon. Lorsqu’il s’agit d’un séisme – relève-t-il – l’homme
n’a rien à dire car les causes sont plus grandes que lui. Mais quand il s’agit du
risque d’explosion d’une centrale nucléaire, il a le droit de parler.