L'identité chrétienne de l'Europe au cœur des débats
La contribution des chrétiens à la construction de l’identité nationale et à l’intégration
européenne sera au cœur de la rencontre des responsables des Églises chrétiennes d’Europe
à Belgrade. La capitale serbe accueillera à partir de ce jeudi l’assemblée annuelle
du Comité conjoint du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe, pour la partie
catholique, et de la Conférence des Églises d’Europe qui réunit 125 Églises orthodoxes,
protestantes et anglicanes. La réflexion portera sur la liberté religieuse, la lutte
contre le racisme et la xénophobie, la crise économique, la situation des tziganes,
ainsi que sur l’œcuménisme. Les journées seront rythmées par des temps de prière selon
les diverses traditions des confessions chrétiennes.
Et en France, le ministre
en charge des affaires européennes a relancé mardi une réflexion sur l’identité de
l’Europe. Laurent Wauquiez a présenté à la presse sa vision d’une Europe capable d’assumer,
sans complexes, ses racines chrétiennes. Que le mouvement de christianisation ait
joué un rôle majeur dans la construction européenne est, a fait valoir Laurent Wauquiez,
un fait historique incontestable. On se souviendra que la France, ainsi que la Belgique,
s’était opposée à la reconnaissance de l’héritage chrétien dans le préambule du traité
constitutionnel européen. Un silence qui, selon Laurent Wauquiez, a pesé lourd dans
le rejet français de ce traité en 2005. Ce que les gens n'ont pas compris, a-t-il
dit, c'est une Europe qui a peur de dire les choses sous prétexte de ne fâcher personne.
Le mois dernier, le ministre français s’était ému de l’absence de mention des
fêtes chrétiennes dans un agenda édité sous la responsabilité de la Commission européenne.
Un oubli révélateur d’une Europe, qui met un mouchoir pudique sur ce qu’elle est.
Selon le ministre français, l’Europe doit assumer ses valeurs et son histoire si elle
veut remobiliser son opinion publique. C’est la meilleure garantie de sa tolérance
et de son ouverture aux autres. Un point de vue partagé par le Frère Gabriel Nissim,
dominicain, et président de la Commission des droits de l’homme des organisations
non gouvernementales du Conseil de l’Europe, interrogé par Mathilde Auvillain. Écoutez