Quatrième jour de mobilisation en Égypte : les manifestations contre le régime du
président Hosni Moubarak se sont étendues à travers tout le Caire, après la prière
hebdomadaire du vendredi, selon des journalistes de l'AFP. Le mouvement semble s'amplifier
après avoir fait sept morts et des dizaines de blessés et entraîné plus d'un millier
d'arrestations. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans
la rue, scandant « le peuple veut la chute du régime ». Les policiers déployés en
force ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées. Des accrochages ont
éclaté avec les policiers devant une mosquée et l'opposant égyptien le plus en vue,
Mohamed ElBaradei, s'y est réfugié, selon un photographe de l'AFP. L'internet,
qui a joué un rôle-clé dans la mobilisation populaire, était inaccessible dans le
pays. Les services de messagerie téléphonique ne fonctionnaient plus non plus et le
réseau des mobiles était fortement perturbé. C’est la contestation la plus importante
depuis l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak en 1981. Les manifestants réclament de
meilleures conditions de vie dans un pays où plus de 40% de la population vit avec
moins de 2 dollars par jour et par personne. Au delà des problèmes économiques
qui minent le pays, cette explosion de colère a des causes plus profondes. C’est
l’analyse de Bernard Botiveau, chercheur au CNRS, interrogé le 27 janvier par Olivier
Tosseri.
Le Saint-Siège
suit avec la plus grande attention ce mouvement inédit. Le nonce apostolique au Caire,
Mgr Michael Louis Fitzgerald, missionnaire des Pères Blancs, qui connait bien l’Égypte
préfère ne pas commenter les événements, mais il reconnait que cette protestation
est sans précèdent dans les 30 dernières années de l’histoire égyptienne, même si
– a-t-il déclaré à l’agence Misna – le régime s’évertue à dire qu’elle n’a rien à
voir avec ce qui s’est passé en Tunisie.