En Haïti, un an après le séisme, la population manque de tout et la situation ne cesse
de se détériorer. Benoît XVI a envoyé un émissaire sur place. Le cardinal Robert Sarah,
président du Conseil pontifical Cor Unum est chargé de transmettre aux Haïtiens un
message du Pape et une aide financière pour reconstruire les écoles et les églises.
Mais les besoins sont énormes. Le pays manque de médicaments pour enrayer l’épidémie
de choléra, de denrées alimentaires, de logements et d’infrastructures. Le séisme
a été meurtrier. Les deux tiers des hôpitaux ont été détruits. Le coût total de la
catastrophe est estimé par l’Union européenne à près de 6 milliards d’euros. Dans
une interview au service d’information des évêques italiens, le nonce apostolique
à Port-au-Prince déplore des lenteurs inexplicables, les tracasseries bureaucratiques
et le manque d’honnêteté dans la gestion des biens publics. Même les décombres n’ont
pas été entièrement déblayés. Plus d’un million de personnes dorment encore sous des
tentes ou à la belle étoile. Les gens n’ont plus confiance ni dans les autorités et
les institutions locales ni dans la communauté internationale.
Ce mercredi
12 janvier, le délégué du Pape, le cardinal Robert Sarah, a célébré une messe commémorative
non loin de l’endroit où se trouvait la cathédrale de Port-au-Prince.
À
Rome, une messe pour les victimes sera célébrée par le Secrétaire d'État Tarcisio
Bertone, à 16h30, en la Basilique Sainte-Marie-Majeure, en présence du corps diplomatique.
Il s’agit d’une initiative de l’ambassadeur d’Haïti près le Saint-Siège, Carl-Henry
Guiteau. Il nous explique le sens de ce geste Des propos recueillis
par Hélènes Destombes.
L’Église de France est représentée aux commémorations
par une délégation présidée par Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et membre de la
Commission pour la Mission universelle de l'Église. Ce mercredi, Mgr Stenger participera
à la messe solennelle, présidée par le cardinal Sarah, en présence de représentants
des diverses conférences épiscopales. Pendant ces quatre jours sur place, il prendra
part aux réunions de travail du projet de reconstruction « PROCHE » (Partenariat pour
la Reconstruction de l'Église en Haïti) et se rendra à la rencontre du peuple haïtien
pour « faire mémoire avec lui et prendre la mesure des traumatismes qui demeurent
un an après le séisme ». Des rencontres avec les Français engagés à divers titres
dans l'Église locale sont aussi au programme.
Il y a quasiment un an jour pour
jour Haïti était frappé par un terrible tremblement de terre qui détruisit une grande
partie de la capitale Port-au-Prince. Les secours affluèrent du monde entier et notamment
de France. Parmi celles et ceux qui ont apporté leur aide, le professeur Olivier Hamstrong,
médecin au CHU de Nantes, dans l’ouest de la France. Il est parti il y a un an dans
l’île des Caraïbes pour donner des cours de médecine et s’est transformé en secouriste
après le séisme avec l’aide d’un ami médecin de l’ambassade de France. Il a sauvé
plusieurs personnes des décombres. Près d’un an après, ce drame reste présent dans
sa vie. C’est ce qu’il a confié à Antony Torzec. Le professeur
Hamstrong publie un ouvrage à compte d’auteur pour raconter le séisme d’Haïti. Les
fonds recueillis seront reversés à l’association « aide et partage dans le monde ».
Caritas Suisse est active à Haïti comme de très nombreuses ONG. Elle est
implantée notamment dans la ville de Gressier, à l’Ouest de Port-au Prince, une zone
rurale très pauvre et isolée. L’organisation est impliquée dans la reconstruction
de 1700 maisons, en associant les familles haïtiennes. Pour Fabienne Wiebel qui s’occupe
de ce projet à Caritas Suisse, il est important que le peuple Haïtien soit acteur
de sa propre reconstruction. Des propos recueillis
par Olivier Bonnel.
Et selon un rapport de l'UNICEF « Les enfants d’Haïti
, un an après - Des secours à la reconstruction», publié un an après le séisme dévastateur
du 12 janvier qui a bouleversé leur vie déjà fragile, les quatre millions d'enfants
en Haïti continuent de souffrir d'inégalités en ce qui concerne l'accès aux services
essentiels tels que les sources d'approvisionnement en eau, l'assainissement, les
soins de santé, l'éducation, ainsi que la protection contre les maladies, l'exploitation
et les mauvaises conditions d'hygiène. À l'heure actuelle, plus d'un million de
personnes, dont environ 380 000 enfants, vivent toujours dans des camps surpeuplés.
Les efforts déployés par les habitants d'Haïti et par la communauté internationale
en matière de secours et de reconstruction ont été immense. Pourtant, le processus
de reconstruction est long et les besoins restent énormes. Jean-Jacques Simon, responsable
de la communication au bureau de l’UNICEF en Haïti, fait le point sur la situation.
Il est interrogé par Marie-Leïla Coussa