République démocratique du Congo: le cardinal Monsengwo rejette le projet de scrutin
à un tour
Kinshasa, 9 janvier 2011 (Apic) L’Eglise catholique de la République démocratique
du Congo (RDC), par la voix du cardinal Laurent Monsengwo, rejette l’idée d’un scrutin
à un tour pour les élections de novembre 2011. Le 3 janvier, Lambert Mende, porte-parole
du gouvernement congolais, a affirmé qu’en raison d’impératifs “financiers et économiques”,
il était nécessaire de repenser le mode de scrutin pour l’élection présidentielle
du 27 novembre. Et de proposer un scrutin au suffrage direct en un tour, option qui
a la faveur de la majorité au pouvoir. Pour Lambert Mende, “le coût de l’élection
à deux tours ayant été évalué à 700 millions de dollars contre 350 millions pour un
scrutin à un tour, le choix est clair”. “Au plan économique, il est plus qu’évident
que l’intérêt bien compris du peuple congolais réside dans le système électoral le
moins onéreux”, a-t-il ajouté. Un projet qui ne plaît ni à l’opposition, ni à l’Eglise
catholique. Selon le quotidien congolais “Le Potentiel”, le 5 janvier, lors d’une
conférence de presse, le cardinal Laurent Monsengwo s’est exprimé sur le projet du
gouvernement. “Les raisons qu’on avance ne nous convainquent pas”, a déclaré l’archevêque
de Kinshasa. Rappelant que dans un scrutin à un seul tour, le président peut-être
élu avec par exemple 20% des voix, le cardinal s’est inquiété qu’un tel chef d’Etat
ne soit pas représentatif du peuple congolais, qu’il n’ait pas suffisamment d’assise
dans le pays et ne soit pas partout reconnu. Pour le prélat, il est impossible d’être
“à l’aise” lorsqu’on a été choisi par 20% de la population mais qu’on en dirige 100%.
Il a donc appelé la classe politique au respect de l’“esprit de la loi” et à “réfléchir
sérieusement” sur la question sans précipiter les choses. (apic/ibc/amc)