La liberté religieuse : un droit primordial lésé ou nié dans de nombreux pays
C’est l’un des rendez-vous les plus attendus de l’année. Le discours du Pape au corps
diplomatique accrédité près le Saint-Siège, à l’occasion de l’échange des vœux, comme
c’est la tradition en début d’année, est scruté à la loupe par les journalistes, les
diplomates, les experts, car il permet de décrypter les priorités du Saint-Siège en
matière de politique internationale. Cette année Benoît XVI n’avait choisi qu’un seul
fil conducteur : la liberté religieuse, ouvertement violée ou sournoisement remise
en question : au Moyen-Orient, au Pakistan, en Chine..... mais aussi en Occident,
une région du monde que le Pape n’a pas manqué d’épingler. Devant les représentants
de près de 180 pays rassemblés ce lundi matin dans la Salle Royale, au premier étage
du Palais apostolique, le Pape s’est dit accablé par les attentats antichrétiens en
Irak et en Egypte ; il a demandé l’abrogation de la loi sur le blasphème au Pakistan.
Mais il n’a pas épargné l’Occident, insistant notamment sur le droit à l’objection
de conscience. Le compte rendu de Xavier Sartre
Au Pakistan,
plus de 20.000 personnes ont manifesté dimanche, à l’appel des partis fondamentalistes
musulmans contre toute révision de la loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème
contre l’Islam et en soutien à l’assassin du gouverneur du Pendjab. Figure libérale,
ce dernier voulait amender cette loi. Le passage consacré à cette situation est l’un
des plus explicites du discours prononcé par le Pape ce lundi matin. Ecoutez
Le Directeur
du bureau de presse du Saint-Siège a souligné que ce discours explicite et courageux
était une nouvelle démonstration de la place prioritaire occupée dans ce pontificat
par la présence de Dieu dans la vie des hommes. Le Père Federico Lombardi a par ailleurs
expliqué que le Pape faisait allusion à l’Espagne quand il a regretté que soit imposée
dans des pays européens la participation à des cours d’éducation sexuelle ou civique
véhiculant des conceptions de la personne et de la vie prétendument neutres, mais
qui en réalité reflètent une anthropologie contraire à la foi et à la juste raison.
Dans son discours,
Benoît XVI a rendu hommage à Mère Teresa, dont on vient de célébrer le centenaire
de la naissance. Des exemples comme le sien – a-t-il dit - montrent au monde combien
l’engagement qui naît de la foi est bénéfique à toute la société.
Mais il n’y
a pas que des ombres au tableau : Benoît XVI a adressé "une parole d'encouragement"
aux autorités cubaines pour que "le dialogue qui s'est heureusement instauré avec
l'Eglise se renforce encore et s'élargisse". Il a relevé avec satisfaction que les
Autorités vietnamiennes avaient accepté l’envoi d’un Représentant du Pape, qui visitera
régulièrement la communauté catholique. Benoît XVI s’est par ailleurs réjoui de
l’adoption par le Conseil de l’Europe, au mois d’octobre dernier, d’une Résolution
qui protège le droit du personnel médical à l’objection de conscience face à certains
actes qui lèsent gravement le droit à la vie, comme l’avortement. Et il a remercié
les pays européens qui se sont associés au recours du Gouvernement italien dans la
cause bien connue concernant l’exposition du crucifix dans les lieux publics.