Côte d'Ivoire : les évêques mettent en garde contre tout recours à la force
Le bras de fer se durcit entre Laurent Gbagbo et la communauté internationale après
le renvoi des ambassadeurs du Canada et de Grande-Bretagne, une décision rejetée par
ces deux pays, qui reconnaissent Alassane Ouattara comme seul président de Côte d'Ivoire.
La mesure de renvoi semble sans effet immédiat. Laurent Gbagbo a réclamé aussi ces
dernières semaines le départ de la mission de l'ONU qu'il accuse d'être alliée militairement
à M. Ouattara. Mais les Nations unies, qui ne le reconnaissent pas non plus, ont rejeté
cette requête et souhaitent même déployer 1.000 à 2.000 Casques bleus supplémentaires.
Les résultats contestés de la présidentielle du 28 novembre ont plongé le pays
dans une grave crise. Le président sortant reste sous la menace d'une opération militaire
de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Une éventualité
que rejettent avec force les évêques ivoiriens. Dans une déclaration, la Conférence
épiscopale a engagé les rivaux, qui revendiquent tous deux la présidence, à "trouver
par la voie du dialogue un règlement pacifique. Les évêques ivoiriens mettent en garde
la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest contre les conséquences incalculables
d'une intervention militaire et demandent à l’ONU de respecter la souveraineté de
la Côte d’Ivoire Écoutez Mgr Joseph Aké, archevêque de Gagnoa et président de la
conférence épiscopale ivoirienne, interrogé par Marie-Leïla Coussa