L'ONU dénonce l'exode de milliers de chrétiens d'Irak
Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) a dénoncé ce vendredi 17
décembre un "exode" de milliers de chrétiens d'Irak depuis le carnage perpétré le
31 octobre par un commando d'Al-Qaïda dans une église à Bagdad. "Depuis l'attaque
du 31 octobre contre une église à Bagdad et les attaques ciblées ultérieures, les
communautés chrétiennes de Bagdad et de Mossoul ont entamé un lent mais régulier exode",
a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point presse. "Quelque
1.000 familles sont arrivées au Kurdistan depuis novembre", a-t-elle poursuivi. Elle
a ajouté ne pas disposer de chiffres complets sur les déplacements de ces chrétiens
mais a estimé que des "milliers" d'entre eux avaient fui leur foyer pour se réfugier
dans d'autres régions d'Irak ou à l'étranger. Le 31 octobre, veille de la Toussaint,
un commando armé a attaqué la cathédrale en pleine messe, tenant tête pendant plusieurs
heures aux forces de sécurité. Au total, 44 fidèles, deux prêtres et sept membres
des forces de sécurité ont péri, ainsi que tous les membres du commando. Les chrétiens
d'Irak ont maintes fois été la cible d'attaques. "Nos bureaux dans les pays voisins
en Syrie, Jordanie et Liban constatent un nombre croissant de chrétiens irakiens qui
arrivent et contactent le HCR pour se faire enregistrer et demander de l'aide", a
souligné Madame Fleming. "Les églises et les organisations non gouvernementales
nous ont mis en garde contre l'arrivée de nouvelles personnes ces prochaines semaines",
a-t-elle ajouté. On ne compte plus aujourd'hui qu'un demi-million de chrétiens
en Irak, contre 800.000 à 1,2 million en 2003. Le HCR a par ailleurs déploré que
malgré l'insécurité persistante en Irak, la Suède continue de renvoyer des réfugiés,
dont des chrétiens. Selon le HCR, les autorités suédoises ont ainsi renvoyé le 15
septembre en Irak 20 réfugiés, dont 5 chrétiens. L'organisation onusienne a déjà
mis en garde la Suède, mais également les Pays-Bas, la Norvège, la Grande-Bretagne
et plusieurs pays européens contre la tentation de renvoyer des réfugiés en Irak.
"Notre position est que les demandeurs d'asile irakiens originaires des provinces
de Bagdad, Diyala, Ninewa et Sal-al-Din ainsi que de Kirkouk doivent continuer à bénéficier
d'une protection internationale ou du statut de réfugié", a déclaré Madame Fleming
à la presse à Genève. Aux yeux du HCR, les renvois ne peuvent pas avoir lieu vers
ces provinces irakiennes compte tenu de l'insécurité générale et des violations des
droits de l'Homme qui y ont lieu. (Source : AFP)
Et pour tenter de protéger
les communautés chrétiennes le gouvernement irakien prévoit d’ériger des murs en béton
haut de trois mètres devant les lieus de cultes à Bagdad et Mossoul. C’est ce qu’
annonce l’œuvre Aide à l’église en Détresse. Bernard Decottignies a joint son directeur,
Marc Fromager