Les séminaristes chinois n'acceptent pas les ingérences gouvernementales
Selon le quotidien South China Morning Post, une centaine de séminaristes ont protesté
en Chine contre la nomination d’un fonctionnaire du gouvernement à la tête de leur
collège. Ce fonctionnaire qui n’est pas catholique, sera notamment chargé des cours
d’éducation politique. Sa nomination a été décidée par le parti communiste. Cette
protestation pacifique, la première du genre depuis 10 ans s’est déroulée dans la
province du Hebei où un évêque catholique a été ordonné le 20 novembre sans l’autorisation
du Pape. Par ailleurs une assemblée doit se dérouler du 7 au 9 décembre à Pékin pour
l’élection des responsables de l’Association patriotique des catholiques chinois créée
par le régime et non reconnue par Rome. En 2000, 150 séminaristes qui refusaient de
participer à une ordination épiscopale non autorisée par le Pape avaient été contraints
de renoncer à leurs études en vue de l’ordination sacerdotale.
Benoît XVI a
lancé, ce mercredi, un appel en faveur de l'Église de Chine, qui "vit des moments
particulièrement difficiles". Il s'exprimait lors de l’audience générale. Hélène Destombes
« Je recommande
à vos prières et celles des catholiques du monde entier l'Église de Chine qui, comme
vous le savez, vit des moments particulièrement difficiles », a déclaré Benoît XVI
à l'issue de son audience générale hebdomadaire. « Nous demandons à la Vierge Marie
de soutenir les évêques chinois, qui me sont si chers, afin qu'ils témoignent de leur
foi avec courage ». « Nous recommandons en outre à la Vierge tous les catholiques
de ce pays aimé afin que grâce à son intercession ils puissent mener une existence
chrétienne en communion avec l'Église universelle ».
L’appel , comme le
dit le Pape, se situe dans le contexte particulièrement difficile que vit l’Église
chinoise actuellement. Du 7 au 9 décembre, se tiendra le Congrès national des représentants
catholiques à Pékin, sous le patronage du gouvernement chinois, pour élire les représentants
des deux organismes mis en place par les autorités communistes pour contrôler l’Église
catholique en Chine : à savoir, la Conférence des évêques et l’Association patriotique
catholique chinoise. Le 20 novembre, le révérend Joseph Guo Jincai était ordonné évêque
à Chengde, dans la province d'Hebei, sans le consentement du Saint-Siège. Des évêques
ont également été contraints à participer à l'ordination épiscopale. Le 24 novembre
le Vatican avait estimé que cela consituait « une grave violation de la liberté
religieuse et de conscience ». Le Saint-Siège réitère toutefois « sa disponibilité
à dialoguer avec les autorités chinoises afin de surmonter les difficultés et normaliser
les rapports », tout en constatant que les autorités chinoises permettent à l’Association
patriotique catholique chinoise d’assumer des attitudes qui nuisent gravement à l’Église
catholique et empêchent ce dialogue.