Les Suisses approuvent l'expulsion automatique de criminels étrangers
La majorité du peuple suisse a approuvé ce dimanche l’initiative populaire fédérale
"Pour le renvoi des étrangers criminels", lancée par l’Union Démocratique du Centre
(UDC/droite conservatrice). Les Églises sont déçues. Elles souhaitent que la Suisse
reste "un Etat de droit fiable, où les droits de l’homme constituent la référence
centrale de tout acte étatique". Dans un communiqué commun publié dimanche 28 novembre,
la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et la Conférence des évêques
suisses (CES) estiment important "que ne s’implante pas dans la population une vue
négative des migrants et des migrantes". Mgr Norbert Brunner, évêque de Sion et président
de la CES, a dit son espoir que les chambres tiennent compte concrètement de l’éthique
chrétienne dans l’élaboration de la loi d’application. L’initiative avait été lancée
par l’UDC, parti de droite populiste, qui fut également à l’origine de l’interdiction
des minarets en novembre 2009. Le texte prévoit un retrait automatique du droit de
séjour des étrangers coupables de délits graves comme d’abus de l’aide sociale. Le
gouvernement avait lancé un contre-projet prenant en compte la gravité des délits
et sur lequel les Suisses devaient également voter. La Conférence des évêques
suisses avait appelé à voter contre le texte de l’UDC mais également contre celui
du gouvernement. Pour Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire de Genève, c'est le respect
de la dignité humaine qui est lésé. Des propos recueillis
par Anne Waeles
Pour complément d'information, lire le communiqué ci-dessous
:
Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS Conférence des
évêques suisses CES Communiqué de presse Berne/Fribourg, 28 novembre 2010 La
FEPS et la Conférence des évêques : avant l’expulsion, chaque cas est à examiner avec
soin La Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS et la Conférence des
évêques suisses CES appellent les autorités fédérales et cantonales à veiller à une
application de l’initiative sur le renvoi conforme aux droits de l’homme et à la Constitution
fédérale. La Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS et la Conférence
des évêques suisses CES ont rejeté l’initiative populaire « Pour le renvoi des étrangers
criminels ». Aujourd’hui, la FEPS et la CES prennent connaissance de l’acceptation
de l’initiative par le peuple suisse. FEPS et CES appellent les autorités fédérales
et cantonales à appliquer l’initiative conformément aux droits de l’homme et au droit
international, ainsi qu’en accord avec la Constitution fédérale. Chaque cas individuel
doit être examiné avec soin. Quand il y a menace de persécution, torture ou autres
violations des droits de l’homme dans le pays d’accueil, il ne saurait y avoir de
renvoi. Pour la FEPS et la CES, il importe que ne s’implante pas dans la population
une vue négative des migrants et des migrantes. La Suisse doit rester un État de droit
fiable, où les droits de l’homme constituent la référence centrale de tout acte étatique.