Colloque islamo-chrétien à Téhéran : la liberté religieuse doit être respectée
Un communiqué conjoint a été publié à l’issue du 7° colloque bilatéral organisé par
le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Centre pour le dialogue
interreligieux de l’Organisation pour la culture et les relations islamiques de Téhéran.
Ce colloque s’est déroulé du 9 au 11 novembre dans la capitale iranienne. Sur la base
des rapports présentés par les experts des deux délégations, les participants ont
analysé le thème « religion et société aujourd’hui : perspectives chrétiennes et musulmanes
». Le communiqué final affirme que la religion a une dimension sociale intrinsèque
que l’Etat a le devoir de respecter ; c’est pourquoi la religion ne peut être reléguée
dans la sphère privée, y compris dans l’intérêt de la société. La question de la liberté
religieuse est également évoquée. Le texte souligne que la foi, de part sa nature,
exige la liberté. En conséquence, la liberté religieuse, en tant que droit inhérent
à la dignité humaine, doit toujours être respectée par les individus, les agents sociaux
et l’Etat. L’application de ce principe fondamental devra prendre en considération
le contexte historico-culturel de chaque société, à condition qu’il ne soit pas en
contradiction avec la dignité humaine. Dans un climat amical, en reconnaissant leurs
similitudes et en respectant leurs différences légitimes, les participants ont insisté
sur la nécessité de poursuivre un dialogue authentique et fructueux. Le prochain
colloque aura lieu à Rome dans deux ans et sera précédé d’une rencontre préparatoire. La
délégation du Saint-Siège était emmenée par le cardinal Jean-Louis Tauran qui a remis
un message du Pape au président Ahmadinejad, en réponse à un courrier que ce dernier
lui avait fait parvenir au mois d’octobre. Dans sa lettre Benoît XVI évoque les souffrances
des chrétiens au Moyen-Orient.
Le communiqué final du colloque affirme par
ailleurs que : Sur la base de leur foi en Dieu, les croyants et les communautés
religieuses ont un rôle spécifique à jouer dans la société, sur un même pied d’égalité
avec les autres citoyens ; Les croyants sont appelés à coopérer à la recherche
du bien commun, sur la base d’un rapport solide entre foi et raison ; Chrétiens
et musulmans, tous les croyants et les personnes de bonne volonté, doivent coopérer
pour répondre aux défis actuels en promouvant les valeurs morales, la justice et la
paix et en défendant la famille, l’environnement et les ressources naturelles ; L’éducation
des jeunes générations doit se fonder sur la recherche de la vérité, sur les valeurs
spirituelles et sur la promotion de la connaissance.