Dans un communiqué titré "Je vous dois quelques explications...", Mgr André-Joseph
Léonard, l'archevêque de Malines-Bruxelles, a réagi ce mardi aux polémiques qui ont
suivies l’actuelle traduction en néerlandais d'un livre d'entretiens réalisé en 2005,
ainsi qu’à la récente diffusion du magazine de la RTBF "Questions à La Une". Ses propos
sur le sida, les homosexuels et les prêtres aujourd’hui âgés coupables d’abus sexuels,
ont en effet provoqué l’indignation. Mgr Léonard apporte donc ses éclaircissements
en espérant ainsi, dit-il, contribuer à la paix des cœurs, mais en avouant sentir
que l’Eglise est fragilisée.
Bernard Decottignies a lu ce communiqué, il nous
le présente.
Concernant
ses propos sur le sida et la justice immanente, Mgr Léonard souligne avoir répondu
au journaliste : « tout au plus », on « pourrait éventuellement » considérer la première
propagation de cette maladie comme « une sorte » de « justice immanente ». Pour Mgr
Léonard ce concept exclu l'idée de « punition » : « immanent » signifie « intérieur
à la chose même », sans qu'il faille invoquer une cause extérieure. Il ne voit « vraiment
pas ce qu'il y a d'inconvenant (...) à considérer que la contamination par le HIV
a été liée, à ses débuts, pour une part, à des comportements sexuels risqués ». Il
précise en effet : « D'après un certain nombre d'articles que j'ai lus, il semble
que la première diffusion du sida a été due, au moins pour une part, à une contamination
liée à des pratiques sexuelles risquées (partenaires multiples, sodomie, etc.) ».
Mais, souligne-t-il, dans ce livre, il déclare « explicitement et avec force que les
malades du sida ne peuvent jamais être discriminés ». Concernant « l'anormalité
» de l'homosexualité, le prélat dit fuir « comme la peste ce langage, sauf quand le
“questionneur” l'utilise avec insistance ». Et de préciser sa pensée: « A la rigueur,
on pourrait, si l'on y tient vraiment, risquer de dire que cette tendance n'est pas
normale, en ce sens qu'elle n'est pas en cohérence avec la logique objective de la
sexualité. Mais il vaut mieux l'éviter en raison de l'ambiguïté du terme. Et, de toute
façon, cela n'autorise en aucune manière de dire que les homosexuels sont des “anormaux”
ce qui serait gravement injurieux ». Enfin, concernant ses propos dans l’émission
“Questions A La Une”, selon lesquels il ne faudrait pas poursuivre les prêtres pédophiles
qui ne sont plus en fonction, parce que cela s'apparente à de la vengeance, Mgr Léonard
tient à rappeler que « les victimes doivent toujours s'adresser par priorité à la
justice civile, qui seule est habilitée à déterminer la réalité et la gravité des
faits et à définir s'ils sont prescrits ou non ». Mais lorsque les faits de pédophilie
sont prescrits ou lorsque la victime d'abus ne peut ou ne veut pas s'adresser à la
justice civile, Mgr Léonard estime qu'il « n'est pas déraisonnable d'estimer que permettre
enfin à l'abuseur de reconnaître son forfait en présence de l'abusé est peut-être
plus profitable pour l'un et l'autre que d'interdire simplement à ce vieux prêtre
de concélébrer désormais à la messe célébrée par l'aumônier de sa maison de repos
». Il s'est forgé cette opinion, dit-il, suite à des cas qu'il a vécus personnellement.
Vous
pouvez également lire le communiqué intégral de Mgr Léonard ci-dessous : Je
vous dois quelques explications…
La vague de réactions, plus
que négatives, suscitées par ce qu’on appelle « mes propos » a sans doute secoué certains
d’entre vous. Peut-être même ces réactions d’indignation étaient-elles aussi les vôtres…
Moi-même je réagirais vivement à ces « propos » tels qu’ils vous ont été présentés. Parmi
tant d’autres possibles, trois « propos » scandaleux ont été mis en avant par les
médias : 1) un concernant le sida, que je présenterais comme une juste punition envoyée
par le ciel à ceux qui adoptent certains comportements sexuels osés ; 2) un concernant
les homosexuels que je stigmatiserais comme des êtres anormaux ; 3) un concernant
les prêtres ou religieux, coupables d’abus sexuels graves, auxquels je voudrais épargner
un procès en justice civile, quand ils sont âgés ou malades. Examinons l’un après
l’autre ces trois griefs.
Le sida : une punition divine bien méritée ?
Dans
la presse, on s’est beaucoup ému de mes « déclarations » sur le sida. En fait, je
n’ai fait récemment aucune « déclaration » sur le sujet ! Simplement, a paru voici
quelques jours la traduction néerlandaise (Mgr. Léonard. Gesprekken, Lannoo) d’un
ouvrage de Louis Mathoux, publié en français il y a quatre ans, sous le titre « Monseigneur
Léonard. Entretiens avec Louis Mathoux », aux Editions Mols, à Bruxelles. Ce livre
avait à l’époque été recensé par quelques journaux, sans susciter la moindre émotion.
Mais, le jour même de sa parution en néerlandais, une vague médiatique se déchaînait
concernant les pages 173-174 (édition néerlandaise) de ce livre. J’ai d’ailleurs admiré
la capacité de lecture de certains journalistes qui, en quelques heures, avaient déjà
pénétré si loin dans l’ouvrage… Je regrette seulement que la fatigue liée à cette
frénésie de lecture ne leur ait pas permis d’arriver jusqu’à la page 175 !
Je
m’explique. Dans un livre d’entretiens, la personne interrogée dépend cruellement
des préoccupations, voire des obsessions de celui ou celle qui l’interroge. Dans ma
dernière réponse rapportée par l’original français, je disais en substance (p. 340),
non sans taquinerie, que je remerciais mon « interviewer » de son intérêt, même s’il
m’avait très peu interrogé sur ce qui est vraiment le cœur de ma vie et le cœur de
la foi chrétienne. Spontanément, je ne parle que très rarement des « tartes à la crème
» (ordination des femmes, célibat des prêtres, questions de morale sexuelle et de
bioéthique, etc.), mais la politesse m’impose de répondre aux questions qui me sont
posées…
Je n’ai donc fait, je le répète, aucune « déclaration » sur le sida.
J’ai simplement répondu, en 2005 (date des interviews), à une question et ma réponse
d’alors a été, partiellement, citée récemment dans la presse. Telle était la question
: « Que pensez-vous du sida ? Y voyez-vous une punition de Dieu suite à la libération
sexuelle ? » Rien de plus instructif que de lire la réponse que j’ai donnée aux pages
173-174 (243-244 de l’édition française). Je vais la résumer, mais en soulignant d’abord
le contexte de la question.
Il s’agissait de savoir si l’éclosion de cette
maladie était un châtiment du ciel. Il était donc bien question de la première propagation
du sida dans l’espèce humaine. Pas question, dans ce contexte, de la contamination
par des transfusions sanguines, ou par des seringues contenant de la drogue et encore
moins de la contagion passant de la mère à son enfant !
Alors que l’interviewer
aurait peut-être été heureux (je n’en sais rien) que je dise que le sida était une
punition divine (plus les propos sont choquants, mieux le papier se vend !), je commence
par souligner que je ne raisonne en aucune manière dans ces termes et que je ne considère
d’aucune façon l’éclosion du sida comme un châtiment céleste. Mais comme le journaliste
semblait tenir, par la nature même de sa question, à cette catégorie de « punition
», j’ai ajouté que, « tout au plus », on « pourrait éventuellement » considérer la
première propagation de cette maladie comme « une sorte » de « justice immanente ».
Trois précautions donc (les expressions entre guillemets), pour introduire ce concept
classique de « justice immanente ».
Je concède que l’expression n’est pas
connue de tout le monde. Mais, quand on répond à un journaliste, on répond à une personne,
par définition, cultivée, qui travaille du matin au soir et du soir au matin avec
les mots et connaît donc parfaitement leur sens. Sans compter qu’il a au moins deux
dictionnaires à portée de main. Or le concept de « justice immanente » a précisément
pour sens d’exclure toute idée d’une « punition » venant d’en haut ou du dehors. C’est
ce que signifie l’adjectif « immanent », qui signifie « intérieur à la chose même
» (du latin manere in = « demeurer au dedans »), sans qu’il faille invoquer une cause
extérieure ou « transcendante ». Si donc « justice » il y a, ce n’est, dans cette
expression, absolument pas celle qui résulte d’une « justice » divine ou humaine,
mais celle qui découle de la nature même des actes que nous posons. Pour illustrer
le sens de cette expression (que je n’utilise jamais spontanément, mais que j’ai utilisée
en 2005 pour essayer de me mettre dans le cadre de pensée de celui qui l’interrogeait),
je donnais des exemples (qu’on a eu soin de ne pas citer). Si nous malmenons la Terre
par des comportements environnementaux irresponsables, il faut s’attendre à ce qu’en
retour la Terre finisse par nous malmener (changement climatique, montée des eaux,
disparitions d’espèces, etc). Pour cela, il ne faut aucune décision divine ; cela
découle de la nature même de nos comportements. Semblablement, quand des ministres
de la santé font écrire sur les paquets de cigarettes : « le tabac nuit gravement
à la santé », leur idée n’est pas que votre bronchite chronique ou votre cancer du
poumon résulteront d’un châtiment divin ou d’une décision du ministère de la justice
( !), mais simplement qu’il résulte de votre tabagie. Ils invoquent donc implicitement
le concept de « justice immanente ». Or, d’après un certain nombre d’articles que
j’ai lus, il semble que la première diffusion du sida a été due, au moins pour une
part, à une contamination liée à des pratiques sexuelles risquées (partenaires multiples,
sodomie, etc.).
Je ne vois donc vraiment pas ce qu’il y a d’inconvenant à dire
que nos comportements polluants risquent de nous jouer à terme de mauvais tours sur
le plan écologique, ou à avertir que la consommation immodérée d’alcool peut nuire
à notre cerveau ou à notre foie ou à considérer que la contamination par le HIV a
été liée, à ses débuts, pour une part, à des comportement sexuels risqués. Mais,
me dit-on, par là vous avez stigmatisé et discriminé les malades du sida ! C’est ici
que les lecteurs parvenus avec avidité à la page 174 auraient bien fait de lire aussi
la page 175 (p. 245 dans l’édition française), où je dis explicitement et avec force
que les malades du sida ne peuvent jamais être discriminés ! Depuis quand la mise
en garde contre les ravages causés par le tabac autorise-t-elle à discriminer et à
stigmatiser les fumeurs ? Même chose concernant la problématique du sida.
Les
homosexuels : des anormaux ?
Déjà dans le passé, on a tenté de me faire
dire cette monstruosité, à savoir que les homosexuels seraient des anormaux ou des
malades ! M’étant déjà expliqué plusieurs fois sur cette problématique (dont je ne
parle quasi jamais spontanément, mais seulement en réponse à des questions que l’on
m’impose), je serai plus bref. Je pense, d’un point de vue philosophique, qu’il y
a dans la tendance et dans la pratique homosexuelles, une orientation qui n’est pas
cohérente avec la logique objective de la sexualité. Cette logique de la sexualité
(végétale, animale et aussi humaine) consiste à « différencier » et, en quelque sorte,
à « séparer » le masculin et le féminin en permettant ainsi leur complémentarité.
C’est d’ailleurs le sens même du mot « sexe », qui vient très probablement du latin
« secare », verbe qui signifie « couper », « scinder ». La « sexualité » consiste
à scinder le masculin et le féminin, en vue de leur réunion (dans l’accouplement,
pour les animaux, ou la rencontre amoureuse interpersonnelle, chez l’être humain)
à travers un geste (l’union sexuelle) qui permet aussi la transmission de la vie.
Le problème philosophique posé par l’homosexualité, c’est que, dans ce cas, la tendance
sexuelle biffe en quelque sorte la polarité du masculin et du féminin et se tourne
vers une personne de même sexe.
Certains expriment cela en disant que la tendance
homosexuelle n’est pas « normale » ou est « anormale ». Pour ma part, je fuis comme
la peste ce langage, sauf quand le « questionneur » l’utilise avec insistance. A la
rigueur, on pourrait, si l’on y tient vraiment, risquer de dire que cette tendance
n’est pas normale, en ce sens qu’elle n’est pas en cohérence avec la logique objective
de la sexualité. Mais il vaut mieux l’éviter en raison de l’ambiguïté du terme. Et,
de toute façon, cela n’autorise en aucune manière de dire que les homosexuels sont
des « anormaux », ce qui serait gravement injurieux.
Pour faire comprendre
cette différence entre jugement philosophique sur la « tendance homosexuelle » et
la discrimination injurieuse à l’égard des « personnes homosexuelles », j’ai risqué,
sur un plateau de télévision, une comparaison entre l’attitude que nous adoptons à
l’égard des personnes anorexiques et celle que nous devons avoir à l’égard des personnes
homosexuelles. Certaines organes de presse ont fait semblant de croire que j’assimilais
ainsi l’homosexualité à l’anorexie et traitais donc les homosexuels de malades ! Mais
je n’ai jamais comparé l’homosexualité avec l’anorexie, ce qui n’aurait aucun sens,
d’autant plus que l’homosexualité n’est plus considérée aujourd’hui comme une maladie.
J’ai comparé seulement les attitudes que nous adoptons ou pouvons adopter
à l’égard des personnes vivant ces deux situations totalement différentes. Eh bien
! La plupart d’entre nous estiment que l’anorexie est un développement de l’appétit
qui n’est pas cohérent avec la logique objective de l’appétit, qui est de nous pousser
à manger, ce qui permet de refaire nos forces. Mais j’espère que les gens qui raisonnent
ainsi ne vont jamais pour autant considérer les anorexiques comme « des anormaux »
! Semblablement, même si vous pensez que l’homosexualité n’est pas cohérente avec
la logique objective de la sexualité, cela ne vous autorise en aucune manière à traiter
les homosexuels d’« anormaux » ou de « malades ».
Les pédophiles âgés ou
malades : soustraits à la justice humaine ?
Une récente émission a présenté
l’une de mes réponses comme si je voulais soustraire à la justice civile les prêtres
ou religieux coupables d’abus sexuels quand ils sont malades ou âgés. Mais me croit-on
vraiment incohérent à ce point, alors que, comme les autres évêques, je n’ai cessé
de répéter, depuis le 23 avril dernier, que les victimes doivent toujours s’adresser
par priorité à la justice civile, qui seule est habilitée à déterminer la réalité
et la gravité des faits et à définir s’ils sont prescrits ou non ? Tout cela est du
ressort exclusif de la justice. Et, pour que cela soit bien clair, nous avons renoncé
à la mise en place d’une quelconque nouvelle « Commission-Adriaenssens », malgré les
grands services que celle-ci a rendus à de nombreuses victimes. Nous renvoyons donc
systématiquement les plaignants à la justice civile et aux organismes publics agréés
pour recevoir ce genre de plaintes.
Sur le plan de l’Eglise, nous devons cependant,
pour chaque cas d’abus sexuel grave, rédiger un dossier que nous sommes tenus d’envoyer
à Rome. La Congrégation pour la doctrine de la foi tient en effet à s’assurer que,
dans chaque diocèse concerné, l’évêque accomplira son devoir. Elle déterminera les
peines canoniques (c’est-à-dire prévues par le droit de l’Eglise) qui devront éventuellement
être infligées aux abuseurs (retrait de toute charge pastorale, interdiction de célébrer
la messe, perte de l’état clérical, etc.). Un tel dossier a été envoyé à Rome concernant
l’ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe. En attendant les décisions romaines pour
chaque cas, l’évêque doit, bien sûr, si les faits semblent établis, prendre les mesures
préventives immédiates qui s’imposent, surtout quand il y a risque de récidive.
C’est
dans ce contexte qu’il me fut demandé lors de l’enregistrement (le 23 septembre) ce
que je souhaitais prendre comme mesures concernant des prêtres, souvent très âgés,
qui se sont rendus coupables de tels abus. Préalablement, au cours de l’interview
d’une heure et demie environ, j’avais, bien sûr, comme toujours, souligné qu’il est
prioritaire que les victimes s’adressent à la justice et/ou aux organismes publics
agréés. Mais que faire si les plaintes ont été classées par la justice parce que les
faits étaient prescrits à ses yeux, ou quand les victimes se refusent obstinément
à s’adresser à la justice ? Dois-je, en apprenant les faits, souvent très anciens,
imposer aussitôt une punition canonique publique, sans même attendre le jugement de
Rome ?
En répondant à cette question délicate (était-ce un piège ?), j’avais
dans le cœur l’expérience bouleversante que j’avais vécue récemment. Des victimes
étaient venues me raconter leur tragique histoire vécue avec un prêtre qui avait gravement
abusé d’elles. Elles m’ont dit explicitement : « nous ne voulons pas aller en justice
; c’est d’ailleurs de toute façon trop tard ; nous ne voulons pas non plus que ce
prêtre, vieux et malade, soit mis publiquement au pilori ; nous demandons seulement
que vous alliez le trouver et que, devant vous, il reconnaisse le mal qu’il a nous
a fait et dont nous souffrons encore aujourd’hui ». J’ai donc pris contact avec ces
prêtres, vieux, malades, un peu confus, mais encore capables de s’exprimer. L’un d’eux
m’a dit, après que je lui eus raconté ma rencontre avec la victime : « Je n’avais
jamais parlé à quiconque de ce chapitre noir de ma vie ; je suis heureux de pouvoir
le reconnaître devant vous avant de mourir ». Je lui ai demandé s’il accepterait de
rencontrer la victime et d’enfin reconnaître devant elle le mal qu’il lui avait infligé.
Il m’a dit que « oui » et que ce serait un grand soulagement de pouvoir le faire,
enfin, avant sa mort. J’ai repris contact avec les victimes, qui m’ont dit leur joie
profonde en entendant cela et m’ont confirmé leur intention de rencontrer ce prêtre.
J’en ai été profondément ému. Jusqu’aux larmes.
Je ne sais pas si j’ai bien
fait en procédant de la sorte. Mais je pense que, dans des cas semblables, quand aucune
procédure civile n’est possible ou du moins voulue par la victime, il n’est pas déraisonnable
d’estimer que permettre enfin à l’abuseur de reconnaître son forfait en présence de
l’abusé est peut-être plus profitable pour l’un et l’autre que d’interdire simplement
à ce vieux prêtre de concélébrer désormais à la messe célébrée par l’aumônier de sa
maison de repos. Dans les cas que j’ai vécus personnellement, les victimes ne souhaitaient
manifestement pas cette punition publique in extremis, cette espèce de vengeance finale.
Elles souhaitaient surtout que la vérité odieuse des faits soit enfin reconnue par
leur auteur même. C’est justement la responsabilité pastorale de l’Eglise que, la
justice civile ayant accompli son travail quand il est encore possible, les victimes
soient écoutées avec respect et que les abuseurs reconnaissent enfin leur crime. Si
je me trompe, on ne manquera pas de me le dire… * * *
Voilà l’éclaircissement
que je pensais devoir donner concernant les remous récents. Il me semble que je devais
cette explication à ceux que j’ai involontairement fait souffrir en étant l’occasion
de tant de critiques, de malentendus et d’incompréhensions. J’espère ainsi contribuer
à la paix des cœurs. En attendant, qui sait, quelque autre nouvelle polémique…, que
je ne cherche absolument pas. Je suis, certes, soucieux de toujours dire ce que je
pense en conscience être la vérité. Cela peut surprendre, parfois, mais mon but n’est
jamais de choquer.
Mgr A.-J. Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles.