Le détenu le plus célèbre de Russie affirme que le pays est malade
Il ne veut pas mourir en prison, mais il ne croit pas en un acquittement. Mikhaïl
Khodorovski n’a plus vraiment d’espoir, ni pour lui, ni pour la Russie. Après 7 ans
passés en prison, l’heure du verdict a bientôt sonné, il devrait être prononcé dans
15 jours. Le parquet a requis quatorze ans de camp contre l’ex patron de Ioukos jugé
depuis avril 2009 pour le vol de 218 millions de tonnes de pétrole. Ce mardi, l'ex-magnat
pétrolier s'est livré à une violente critique du régime russe, au dernier jour de
son deuxième procès à Moscou. Il a comparé la Russie moderne à l'URSS de Staline "qui
a réussi à créer une bombe à hydrogène", mais ne savait pas construire de réfrigérateurs
ou de voitures de qualité. L'affaire Ioukos a été dénoncée par les libéraux russes
et à l'étranger comme une opération inspirée par le Kremlin, soucieux de rétablir
le contrôle de l'Etat sur de précieux actifs pétroliers et de mettre au pas M. Khodorkovski,
jugé trop indépendant et manifestant des ambitions politiques.
Olivier Tosseri
a interrogé Anne Merdrum, responsable du service Russie à la section française d’Amnesty
international