Intervention de S. Exc. Barnaba EL SORYANY, Évêque de la Diocèse copte-orthodoxe de
Saint-Georges Rome di San Giorgio Roma (ITALIE), DÉLÉGUÉ FRATERNEL
Sa Sainteté le Pape Shenouda III, Pape d’Alexandrie et Patriarche de l’Épiscopat de
Saint Marc, m’a chargé de la mission d’assister à ce Synode en tant que son représentant
et d’exprimer sa chaleureuse gratitude à Votre Sainteté pour l’avoir invité à prendre
part aux travaux du Synode. Il m’a chargé d’adresser un tribut d’amour fraternel à
Votre Sainteté et à tous les membres du Synode, au nom de notre Seigneur Jésus Christ,
en priant et en espérant que Dieu permette que le Synode produise les fruits désirés
pour le bien et la considération des Chrétiens du Moyen-Orient. Permettez-moi de
dire que ce Synode arrive à un stade très tardif, vu que les conflits et les persécutions
dont souffrent notre région se sont multipliés et se sont transformés en lamentations
et en souffrances, suite à l’émigration d’un grand nombre de nos meilleurs jeunes
chrétiens qui laissent derrière eux leurs patries. Je veux aussi dire qu’ils laissent
leurs coeurs derrière eux, avec toute leur histoire, leur culture et leur tradition
authentiques, pour aller vivre et trouver refuge dans un autre pays dont les traditions
et les manières de vivre leurs sont étrangères et ne sont pas conformes à leur nature
mais qui, comparées à celles qu’ils ont endurées, sont certainement plus sûres, et
leur garantissent, à eux et à leurs enfants, l’espoir d’un avenir meilleur. Le
titre de ce Synode sur la communion et le témoignage prend une nouvelle signification
et un nouveau sens en ce qui concerne la souffrance et les défis rencontrés par les
chrétiens au Moyen-Orient, du fait des conflits politiques précaires et complexes,
et tout particulièrement concernant le conflit israélo-arabe, tout comme des guerres
en cours dans la région, dont ils sont les témoins et qu’ils endurent encore; des
guerres qui ont causé un regain de problèmes au Moyen-Orient où, par réaction, les
mouvements salafistes anti-juifs et anti-chrétiens ont été lancés, alors que l’esprit
de haine, de rejet de l’autre et d’isolationnisme ont été ressentis comme une réponse
à la pression psychologique et à la persécution. Ceci jusqu’au martyre, à la marginalisation
et au sentiment d’être des citoyens “non natifs” soumis à discrimination sur les lieux
de travail et dans les institutions politiques, parlementaires et dans les conseils
locaux. C’est dans en ce sens qu’il revient à l’Église, en tant que réalité qui
doit vivre et vivre avec, de servir en particulier ces communautés qui sont parties
et se sont dispersées de par le monde - et en sus d’assurer le service des communautés
restées à l’intérieur du pays, en les encourageant à ne pas quitter leurs patries
et en cherchant à résoudre leurs problèmes, autant que possible, par l’intercession
de fonctionnaires. Sur la base de mon expérience personnelle, je peux confirmer
que nous avons été contraints à subir la réalité de l’émigration. Cependant, l’Église
copte s’est rendue compte des dangers de l’émigration et de la migration, du fait
de quitter le pays quelques soient les raisons de l’exil. Par conséquent, avec sa
grande sensibilité intellectuelle et spirituelle, le Pape Shenouda III a reconnu la
nécessité pour nos communautés coptes immigrées (environ deux millions de chrétiens
coptes) résidant outre-mer de vivre dans le même environnement spirituel ecclésiastique
oriental que celui dans lequel elles ont grandi et ont été élevées selon leurs traditions.
C’est pourquoi le Pape Shenouda III a envoyé l’Église à ses communautés de fidèles
afin de chercher à ce qu’elles ne se perdent pas et qu’elles ne renoncent pas à leur
identité copte, empêchant leur disparition au sein de communautés étrangères. Il a
donc fondé des églises et des monastères et constitué des écoles coptes dans les pays
d’immigration tels que: Aux États-Unis: quelques 160 églises coptes égyptiennes,
deux monastères et cinq évêques; Au Canada: 20 églises coptes; En Bolivie: différentes
églises et un évêque; Au Brésil: différentes églises et un évêque également; En
Australie: 20 églises coptes, un monastère et trois évêques; En Europe: des églises
dans presque tous les pays d’Europe, trois monastères et trois évêques; Au Soudan:
deux paroisses, deux monastères et deux évêques; En Afrique méridionale: des églises
au Kenya, au Zimbabwe et dans les pays restants - un monastère et deux évêques. Il
a aussi fondé des écoles coptes aux États-Unis, au Canada et en Australie. Je voudrais
affirmer que nous attendons beaucoup de ce Synode, grâce aux efforts de Sa Sainteté
et des membres du Synode. Puisse-t-il faire entrevoir l’espoir qu’il porte en son
sein de meilleures solutions pour les problèmes des chrétiens au Moyen-Orient. Mes
remerciements vont aux membres du Synode qui sont parvenus, grâce à leurs contributions,
à couvrir tous les aspects dont ils ont fait l’expérience ou dont ils ont été les
témoins, des dimensions qui ont eu une influence directe ou indirecte sur les mouvements
d’émigration au Moyen-Orient.