Commentaire de l'Évangile du 31 juillet, XVIIIème dimanche du temps ordinaire
Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du dimanche 31 juillet, dix-huitième dimanche
du temps ordinaire. Évangile - Matthieu 14, 13 – 21 Épisode de la multiplication
des pains. Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa
douze paniers pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans
compter les femmes et les enfants.
Écoutez
Lire
le commentaire :
Ce 18° dimanche du temps ordinaire nous donne d’écouter
le récit de la multiplication de pain et de la surabondance que Dieu offre à l’homme.
Mais il nous faut resituer le contexte pour mieux saisir ce à quoi jésus nous
invite. Jean-Baptiste vient d’être décapité et Jésus est sans doute en danger, lui
aussi, alors il se retire en un endroit désert. Mais il est poursuivi par la foule
et Jésus est encore emporté par la compassion : il les instruit et il les guérit. Vient
alors la recommandation des disciples de renvoyer la foule pour qu’elle puisse s’acheter
le pain du soir. Et Jésus est sollicité encore, mais il semble effectuer un second
repli en renvoyant les disciples à eux-mêmes : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Puisqu’ils
ne le peuvent pas, Jésus doit encore à nouveau agir en première ligne et assumer ce
que l’humanité n’arrive pas à gérer. Et Jésus opère le miracle de la multiplication
des pains et des poissons et le contraste de la scène est saisissant : les révélations
de Dieu dans son Fils Jésus sont enchâssées dans les misères de l’humanité. Et
chaque révélation offre la surabondance. Souvenons-nous : depuis Cana, la première
révélation publique, l’homme a trop peu, et Dieu lui offre trop. Plus de vin,
et puis, pour ainsi dire trop tard, une surabondance. Cinq pains, et après le
rassasiement de milliers de personnes, douze corbeilles remises aux disciples pour
qu’ils les gèrent.
Mais il ne s’agit pas seulement de s’arrêter au constat
de l’opposition entre la pauvreté de l’homme et la richesse de Dieu, mais de prendre
conscience du paradoxe fondamental que Dieu devient pauvre pour nous enrichir tous
et que lui, le persécuté, répand devant nous sa richesse inconcevable. Et cela change
radicalement notre vie. Car le rapport humain que Dieu développe avec l’homme
n’est pas de l’ordre d’un commerce comme nous le concevons si facilement. Je te donne
et tu me donnes… Non le seul commerce qu’établit Dieu est celui décrit dans la
première lecture en Isaïe : « Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer » Ce n’est que là
où se réalise cette gratuité de ce qui est donné et de ce qui est emporté, que l’homme
trouve son compte. Tant qu’il compte et que ses calculs tombent juste de quelque manière,
il lui manque quelque chose : comprendre que seule la gratuité de l’amour et de la
grâce rassasie la faim insondable de son âme. Il lui faut donc éprouver cette gratuité
s’il veut découvrir et vivre pleinement « l’Alliance éternelle » que lui offre Dieu. Seigneur,
écarte tout calcul dans nos rapports avec toi et avec nos frères. Ouvre nos cœurs
à ton amour sans prix afin que nous soyons les instruments de ta surabondance divine,
gratuitement, pour tous.