Document préparatoire, cap. I, n. 24-25-28 Il est bon de rappeler que les
chrétiens sont des « citoyens indigènes » et que donc ils appartiennent de plein droit
au tissu social et à l’identité même de leurs pays respectifs. Leur disparition constituerait
une perte pour ce pluralisme qui a caractérisé depuis toujours les pays du Moyen-Orient.
Sans la voix chrétienne, les sociétés moyen-orientales seraient appauvries.
Toutefois,
les catholiques doivent, en principe, pouvoir apporter ce qu'ils ont de meilleur dans
l'approfondissement – avec les autres citoyens chrétiens, mais aussi les musulmans
penseurs et réformateurs – du concept de « laïcité positive » (Cf. BENOÎT XVI, Voyage
Apostolique en France, Cérémonie de Bienvenue au Palais de l’Élysée, Paris, 12.09.2008:
La Documentation catholique 2409, 2008, 824-25) de l'État. De telle sorte, ils aideraient
à alléger le caractère théocratique du gouvernement et permettraient une plus grande
égalité entre les citoyens de religions différentes, en facilitant ainsi la promotion
d'une démocratie saine, positivement laïque, qui reconnaisse pleinement le rôle de
la religion, dans la vie publique également, dans le respect total de la distinction
entre les ordres religieux et temporel.
Bien que les chrétiens soient presque
partout une faible minorité au Moyen-Orient ils sont pourtant actifs, dynamiques et
rayonnants là où cela est socialement et politiquement possible. Le danger est dans
le repliement sur soi et la peur de l’autre. Il faut à la fois renforcer la foi et
la spiritualité de nos fidèles et resserrer le lien social et la solidarité entre
eux, sans tomber dans une attitude de ghetto.
Document préparatoire, cap.
I, n. 51-52-53 (...) Les personnes de vie consacrée sont invitées à surmonter
la tentation de la passivité, tout comme celle de placer les intérêts personnels avant
les exigences de la foi. Elles sont appelées à être des témoins par une vie chrétienne
exemplaire dans la pratique des voeux d'obéissance, de chasteté et de pauvreté, en
suivant toujours plus Jésus-Christ, modèle de toute perfection.
Telle est
l'éthique que tous les membres du Peuple de Dieu, pasteurs, personnes consacrées et
laïcs, doivent se proposer de vivre, selon la vocation qui leur est propre, avec une
grande cohérence de vie personnelle et communautaire, dans nos institutions sociales,
caritatives et éducatives, afin que nos fidèles soient eux aussi toujours plus
de véritables témoins de la Résurrection dans la société. Pour ce faire, plusieurs
réponses souhaitent que la formation de notre clergé et des fidèles, les homélies
et la catéchèse sachent donner au croyant un sens authentique de sa foi, en même
temps que la conscience de son rôle dans la société au nom de cette foi. Il faut lui
apprendre à chercher et à voir Dieu en toute chose et en toute personne, s'efforçant
de le rendre présent à notre société, à notre monde, par la pratique des vertus personnelles
et sociales: justice, honnêteté, droiture, accueil, solidarité, ouverture de coeur,
pureté de moeurs, fidélité, etc.
Dans ce but, il faut redoubler les efforts
déjà fournis pour continuer à découvrir et à former les « cadres » nécessaires, prêtres,
religieux, religieuses, laïcs, hommes et femmes, afin qu’ils soient de vrais témoins
de Dieu le Père et de Jésus Ressuscité dans notre société et de l’Esprit-Saint qu’Il
a envoyé à son Église, pour conforter leurs frères et soeurs dans ces temps difficiles,
pour maintenir et renforcer la trame du tissu social et pour contribuer à l’édification
de la cité.
Document préparatoire, cap. III, n. 100-102 Pour ce qui
est de la contribution des chrétiens dans la société, les défis qu'aujourd'hui, dans
nos Pays, tout le monde – chrétiens, juifs, musulmans et druzes –indistinctement,
doit affronter sont au nombre de deux. Face aux conflits et aux opérations militaires,
les défis de la paix et de la violence ont une grande importance. Parler de paix et
agir pour la paix, alors que sévissent la guerre et la violence, constitue un véritable
défi. La solution des conflits est entre les mains de ceux qui promeuvent la guerre.
La violence est entre les mains des forts, mais aussi des faibles qui, pour se libérer,
risquent eux aussi de recourir à la violence d'un accès facile. Plusieurs de nos pays
vivent la guerre et toute la région en souffre directement, depuis des générations.
Et le terrorisme mondial le plus radical exploite une semblable situation.
Trop
souvent, nos pays identifient l'Occident avec le christianisme. S'il est vrai que
l'Occident a une tradition chrétienne, et s'il est vrai qu'il a des racines chrétiennes,
il est aussi évident qu'aujourd'hui leurs gouvernements sont laïcs et qu'en soi la
politique ne s'inspire pas de la foi chrétienne ; au contraire, elle combat même souvent
certaines de ses expressions. Mais le fait que le monde musulman ne fait pas facilement
la distinction entre l'aspect politique et l'aspect religieux lèse grandement les
Églises de la région du Moyen-Orient : en effet, au plan concret, l'opinion publique
musulmane attribue à l'Église pratiquement tous les choix des États occidentaux. Il
est important d'expliquer le sens de la laïcité et de l'autonomie légitime des réalités
terrestres, tel qu'il est enseigné par le Concile Vatican II. (Cf. CONCILE OECUMÉNIQUE
VATICAN II, Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium
et spes, 36)
Dans de telles circonstances, la contribution du chrétien consiste
à présenter et à vivre les valeurs évangéliques, mais aussi à apporter la parole de
vérité (qaw al-haqq) aux forts qui oppriment ou suivent les politiques désavantageuses
pour les intérêts du pays, ainsi qu'à ceux qui répondent à l'oppression par la violence.
La pédagogie de la paix est réaliste, même si elle risque d'être repoussée par la
plupart ; elle a aussi davantage de possibilités d'être accueillie, du fait que la
violence – des forts comme des faibles – a, dans la région du Moyen-Orient, porté
uniquement à l'échec et à une impasse générale. Notre contribution, qui est indispensable,
exige beaucoup de courage.
Document préparatoire, cap. III, n. 111-117 Le
chrétien a une contribution spécifique et irremplaçable au sein de la société dans
laquelle il vit, pour l'enrichir des valeurs de l'Évangile. Il est le témoin du Christ
et des valeurs nouvelles que celui-ci a apportées à l'humanité. C'est pour cette raison
que notre catéchèse doit former en même temps des croyants et des citoyens qui agissent
dans les différents secteurs de la société. Un engagement politique sans les valeurs
de l'Évangile est un contre-témoignage et apporte plus de mal que de bien. En divers
points, ces valeurs – en particulier les droits humains – se trouvent en contact avec
celles du musulman, d'où l'intérêt de les promouvoir ensemble.
Au Moyen-Orient,
il existe différents conflits dont le foyer principal est le conflit israélo-palestinien.
Le chrétien peut apporter une contribution spéciale dans le cadre de la justice et
de la paix. Aussi est-il de notre devoir de dénoncer courageusement la violence, d'où
qu'elle vienne, et de suggérer une solution qui ne passe que par le dialogue.
En
outre, tandis que, d'une part, on exige la justice pour les opprimés, il faut, d'autre
part, apporter le message de réconciliation basée sur le pardon réciproque. La force
de l'Esprit Saint nous rend capables de pardonner et de demander pardon. Seule une
telle attitude peut créer une humanité nouvelle. Les pouvoirs publics aussi ont besoin
de cette ouverture spirituelle qu'un apport chrétien humble et désintéressé peut leur
apporter. Permettre à l'Esprit de pénétrer dans le coeur des hommes et des femmes
qui souffrent dans notre région à cause de situation conflictuelles, c'est là une
contribution spécifique du chrétien, et le meilleur service qu'il puisse rendre à
la société à laquelle il appartient.
Et puisque les situations des différents
pays sont très variées entre elles, les applications aussi devront être différentes.
En premier lieu, il est nécessaire d'éduquer le public et les chrétiens eux-mêmes
à considérer avec attention la contribution qu'ils peuvent apporter dans les divers
secteurs de la vie et dans les institutions civiles et politiques, car les chrétiens
savent qu'il leur revient de prendre à coeur le bien commun et les problèmes communs
tels que la pauvreté, l'enseignement, la lutte contre la violence et le terrorisme.
Ils ont des projets de paix, pour une vie commune tranquille, en créant des rapports
et des relations. Dans la société, en effet, il est de notre devoir d'enseigner
et d'appeler à l'ouverture, et non au fanatisme. Cependant, nous devons, avec des
moyens pacifiques, exiger aussi que nos droits soient reconnus par les autorités civiles.
Dans
la sphère sociale, notre témoignage plus important est celui de la gratuité de l'amour
pour l'homme, qui se manifeste dans les services sociaux, comme les écoles, les hôpitaux,
les cliniques, les institutions académiques, en accueillant tout le monde et en proclamant notre
amour pour tous en vue d'une société meilleure. Notre activité caritative envers les
plus pauvres et les exclus, sans discrimination, représente la façon la plus évidente
de diffuser l'enseignement chrétien. Ces services sont souvent assurés uniquement
par nos institutions.
Dans une société musulmane, l'évangélisation peut se
réaliser uniquement à travers la vie de nos communautés, mais on demande qu'elle soit
garantie aussi par d'opportunes interventions externes. De toute façon, notre tâche
la plus contraignante consiste à vivre la foi dans nos actions. Vivre la vérité et
la proclamer dans la charité, avec courage, est un engagement réel. Le témoignage
le plus efficace est de laisser parler nos actions plus que d'utiliser les mots, en
vivant fidèlement notre christianisme et en faisant preuve de solidarité dans toutes
les institutions chrétiennes, en témoignant ainsi fortement de ce que nous sommes
et de ce que nous vivons.
Nous, chrétiens, nous ne devons pas rester superficiels,
nous devons aller en profondeur, pour rendre crédible tout ce qui est advenu en Terre
Sainte, comme la vie du Christ et celles des apôtres, en vivant courageusement une
foi adulte, même au prix de sacrifices. La prière, la concorde au sein de l'Église,
la promotion de l'unité parmi les chrétiens, la vie selon l'esprit de l'Évangile,
la vie intérieure, la participation à la liturgie, tels sont les véritables actes
d'un témoignage convaincu et réel, auxquels tous doivent être préparés, en particulier
les jeunes, selon des méthodes adaptées à leur âge et à leur culture.
Document
préparatoire, Conclusion, n. 119-123 Même si parfois pasteurs et fidèles peuvent
céder au découragement, nous devons nous souvenir que nous sommes des disciples du
Christ ressuscité, vainqueur du péché et de la mort. Nous avons donc un avenir ! Nous
devons le prendre en main. Il dépend en grande partie de la manière dont nous saurons
collaborer avec les hommes de bonne volonté en vue du bien commun des sociétés dont
nous sommes membres. Aux chrétiens du Moyen-Orient, on peut répéter encore aujourd’hui
: « Ne crains pas petit troupeau » (Lc 12, 32), tu as une mission, de toi dépend la
croissance de ton pays et la vitalité de ton Église : elles n’adviendront qu’avec
la paix, la justice et l’égalité de tous ses citoyens !
L’espérance, née dans
la Terre Sainte, a animé les peuples et les personnes en détresse à travers le monde
pendant 2000 ans. Au milieu des difficultés et des défis, elle reste une source intarissable
de foi, de charité, et de joie pour former les témoins du Seigneur ressuscité, toujours
présent au milieu de la communauté de ses disciples.
Mais l’espérance signifie
d’un côté, mettre sa confiance en la Providence divine qui veille sur le cours de
l’histoire de tous les peuples ; d’un autre côté, agir avec Dieu, être « coopérateur
de Dieu » (1 Co 3, 9), faire son possible pour contribuer à cette évolution en marche
avec la grâce de Dieu, dans tous les aspects de la vie publique de nos sociétés, notamment
tout ce qui concerne les droits et la dignité de l’homme, la liberté religieuse. Ainsi
les générations futures auront davantage confiance en l’avenir de leur région.
Notre
abandon à la Providence de Dieu signifie aussi de notre part plus de communion. Cela
veut dire plus de détachement, plus de libération des épines qui étouffent la parole
de Dieu (Cf. la parabole des terrains, par exemple dans Mt 13, 7 et parallèles) et
de Sa grâce en nous. Comme le recommande saint Paul : « Que l’amour fraternel vous
lie d’une affection mutuelle; rivalisez d’estime réciproque. D’un zèle sans nonchalance,
d’un esprit fervent, servez le Seigneur. Soyez joyeux dans l’espérance, patients dans
la détresse, persévérants dans la prière » (Rm 12, 10-12). Et le Christ nous dit:
“Si vous avez de la foi gros comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne:
Déplace-toi d'ici, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible” (Mt 17,
20; cf. Mt 21, 21).
C’est de tels croyants dont nos Églises ont besoin, tant
au niveau de nos Chefs et Pères, qu’au niveau de nos fidèles. Des croyants qui sont
des témoins, sachant que témoigner de la vérité peut conduire à la persécution. Puisse
la Vierge Marie, présente avec les apôtres à la Pentecôte, nous aider à être des
hommes et des femmes prêts à recevoir l’Esprit et à agir avec Sa force! Puissent les
Églises particulières du Moyen-Orient accueillir encore aujourd’hui l’invitation que
la Mère de Jésus adressa à Cana de Galilée : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le
» (Jn 2, 5).
DISCOURS DE BENOÎT XVI A L'OCCASION DE LA REMISE DE L’INSTRUMENTUM
LABORIS (Voyage Apostolique à Chypre, 4-6 juin 2010) Nicosie, 6 juin 2010 L’Assemblée
spéciale du Synode des Évêques, convoquée à votre demande, va tenter d’approfondir
les liens de communion entre les membres de vos Églises locales, ainsi que la communion
de ces mêmes Églises entre elles et avec l’Église universelle. Cette Assemblée désire
aussi vous encourager dans le témoignage de votre foi dans le Christ que vous rendez
dans les pays où cette foi est née et a grandi. Il est également connu que certains
d’entre vous endurent de grandes épreuves dues à la situation actuelle de la région.
L’Assemblée spéciale est une opportunité pour les Chrétiens du reste du monde d’offrir
un soutien spirituel et une solidarité à leurs frères et sœurs du Moyen-Orient. C’est
une occasion pour mettre en relief la valeur importante de la présence et du témoignage
chrétiens dans les pays de la Bible, non seulement pour la communauté chrétienne à
l’échelle mondiale, mais également pour vos voisins et vos concitoyens. Vous contribuez
d’innombrables manières au bien commun, par exemple par l’éducation, le soin des malades
et l’assistance sociale, et vous travaillez à la construction de la société. Vous
désirez vivre en paix et en harmonie avec vos voisins juifs et musulmans. Souvent,
vous agissez en artisans de paix dans le difficile processus de conciliation. Vous
méritez la reconnaissance pour le rôle inestimable que vous remplissez. C’est mon
sérieux espoir que tous vos droits soient de plus en plus respectés, y compris le
droit à la liberté de culte et à la liberté religieuse, et que vous ne souffriez plus
jamais de discrimination d’aucune sorte.
DISCOURS DE BENOIT XVI A L'OCCASION
DE LA CEREMONIE DE BIENVENUE (Pèlerinage du Saint-Père Benoît XVI en Terre Sainte,
8-15 Mai 2009) Tel Aviv, 11 mai 2009 Aux communautés chrétiennes de Terre Sainte,
je dis : par votre témoignage de foi en Celui qui a prêché la réconciliation et le
pardon, par votre engagement pour défendre le caractère sacré de toute vie humaine,
vous pouvez apporter une contribution significative à la cessation des hostilités
qui ont trop longtemps affligé cette terre. Je prie pour que votre présence continue
en Israël et sur les territoires palestiniens porte beaucoup de fruits pour que grandisse
la paix et le respect mutuel entre les peuples qui vivent sur les terres de la Bible.
DISCOURS
DE BENOIT XVI A l'OCCASION DU RENCONTRE AVEC LES ORGANISATIONS ENGAGÉES DANS LE DIALOGUE
INTERRELIGIEUX (Pèlerinage du Saint-Père Benoît XVI en Terre Sainte, 8-15 Mai
2009) Jérusalem, 11 mai 2009 La croyance religieuse présuppose la vérité. Quelqu’un
qui croit est quelqu’un qui cherche la vérité et en vit. Bien que le moyen par lequel
nous comprenons la découverte et la communication de la vérité soit en partie différent
d’une religion à l’autre, cela ne devrait pas nous détourner de nos efforts en vue
de témoigner du rayonnement de la vérité. Ensemble, nous pouvons proclamer que Dieu
existe et qu’on peut le connaître, que la terre est sa création, que nous sommes ses
créatures, et qu’il appelle tout homme et toute femme à vivre de manière à respecter
son dessein sur le monde. Chers amis, si nous croyons que nous avons un critère de
jugement et de discernement qui est d’origine divine et qui est valable pour toute
l’humanité, alors nous ne devons pas nous lasser de faire en sorte que cette connaissance
puisse avoir une influence sur la vie civile. La vérité devrait être proposée à tous
; elle est au service de tous les membres de la société. Elle éclaire les fondements
de la morale et de l’éthique, et elle insuffle à la raison la force de dépasser ses
propres limites pour donner forme aux aspirations les plus profondes que nous avons
en commun. Loin d’être une menace pour la tolérance vis-à-vis des différences culturelles
ou du pluralisme (culturel), la vérité rend possible un consensus et permet au débat
public de rester rationnel, honnête et solide, elle ouvre enfin le chemin de la paix.
Encourager la volonté d’obéir à la vérité, permet en fait d’élargir notre conception
de la raison et son champ d’application et rend possible le dialogue authentique entre
cultures et religions qu’il est si urgent de développer aujourd’hui.
Chers
amis, les institutions et les groupes que vous représentez vous engagent dans le dialogue
interreligieux et la promotion d’initiatives culturelles à des niveaux très divers.
Depuis des institutions académiques – permettez-moi ici de saluer spécialement les
brillantes réalisations de l’Université de Bethléem – à des groupes de parents affligés
; depuis des initiatives musicales ou artistiques à l’exemple courageux donné par
des pères ou des mères de famille ordinaires ; depuis des groupes organisés de dialogue
aux organismes caritatifs, vous démontrez votre conviction que notre devoir envers
Dieu ne s’exprime pas seulement à travers le culte que nous lui rendons mais aussi
dans l’amour et le souci que nous avons pour la société, pour la culture, pour notre
monde et pour tous ceux qui vivent sur cette terre. Certains voudraient nous faire
croire que nos différences sont nécessairement une cause de division et donc, ne doivent
être au plus que tolérées. Quelques autres affirment même que nous devrions être réduits
au silence. Mais nous savons que nos différences ne doivent jamais être dénaturées
au point d’être considérées comme une cause inévitable de friction ou de tension soit
entre nous, soit avec la société dans son ensemble. Au contraire, elles fournissent
une merveilleuse opportunité pour les personnes des différentes religions de vivre
ensemble dans un profond respect, dans l’estime et la considération, s’encourageant
les unes les autres sur les chemins de Dieu. Avec l’aide du Tout-Puissant et éclairés
par sa vérité, puissiez-vous continuer d’avancer avec courage, en respectant tout
ce qui nous rend différents et en promouvant tout ce qui nous unit comme créatures
bénies par le désir d’apporter l’espérance à nos communautés et au monde ! Que Dieu
nous guide tout le long de ce chemin !
DISCOURS DE BENOIT XVI A L’OCCASION
DE LA PRIERE DU REGINA CÆLI AVEC LES EVEQUES DE TERRE SAINTE (Pèlerinage du
Saint-Père Benoît XVI en Terre Sainte, 8-15 Mai 2009) Jérusalem, 12 mai 2009 C’est
dans la mesure où le don de l’amour est accepté et qu’il grandit dans l'Église, que
la présence chrétienne en Terre Sainte et dans les régions voisines peut être une
présence ardente. Et elle est d’une importance capitale pour le bien de la société
toute entière. Les paroles sans équivoque de Jésus sur le lien intime entre l’amour
de Dieu et l’amour du prochain, sur la miséricorde et la compassion, sur la douceur,
la paix et le pardon, sont un ferment capable de transformer les cœurs et de modeler
nos actions. Les Chrétiens au Moyen-Orient, avec toutes les personnes de bonne volonté,
apportent leur contribution, en tant que citoyens responsables et loyaux, à la promotion
et au renforcement d’un climat de paix dans la diversité, et cela en dépit des difficultés
et des restrictions. Je désire leur redire ce que j’affirmais dans mon message de
Noël 2006 aux Catholiques du Moyen-Orient: «J’exprime avec affection ma proximité
personnelle dans la situation d’insécurité humaine, de souffrance quotidienne, de
peur et d’espérance que vous êtes en train de vivre. Avant tout, je répète à vos communautés
les paroles du Rédempteur : ‘Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est
complu à vous donner le Royaume’ (Lc 12, 32) » (Message du Pape Benoît XVI aux Catholiques
vivant au Moyen-Orient, 21 décembre 2006).