2010-10-17 20:30:44

Intervention de S. Exc. Armash NALBANDIAN, Évêque de Damas, Primat (SYRIE)


1. Émigration.
Nous, en tant qu’Églises chrétiennes, nous souffrons à cause d’un grave problème concernant l’émigration de nos fidèles croyants. Ce problème ne dépend pas des causes ou des circonstances politiques ou économiques des pays dans lesquels nous vivons, même si nombreuses sont les difficultés liées au conflit israélo-palestinien, à la guerre en Iraq et à l’instabilité politique au Liban et dans d’autres pays du Moyen-Orient. La cause la plus importante de l’émigration est le plus souvent liée au plan des politiques occidentales ou internationales, lorsque celui-ci ignore la présence des chrétiens au Moyen-Orient et en Terre Sainte ou lorsqu’il qualifie de terroristes nos pays ou nos sociétés. Un pays musulman ne signifie pas automatiquement un pays terroriste.
2. Dialogue avec l’Islam
Nous témoignons chaque jour notre foi chrétienne, lorsque nous sommes forcés d’éclaircir l’esprit du message de l’Évangile, le message d’amour, de paix, de tolérance, etc., dans les pays non-chrétiens en raison des politiques internationales qui veulent déclarer que presque chaque pays du Moyen-Orient est un pays islamiste radical et terroriste. Le dialogue interreligieux a souvent besoin de faire de grands efforts pour trouver une voie commune avec nos frères et soeurs musulmans, d’accepter et de respecter que l’Islam aussi contient des principes d’amour, de paix, de solidarité et de témoignage du Dieu miséricordieux, du Créateur tout-puissant. Nous pouvons seulement attendre des Églises de l’occident qu’elles élèvent leur voix ou qu’elles fassent tous leurs efforts contre les hommes politiques et ceux qui veulent utiliser la religion pour justifier la guerre faite pour des intérêts économiques et politiques. L’autorité morale de l’Église a son propre poids et sa propre valeur sur les décisions politiques internationales.

3. Dimension oecuménique
Il existe une relation oecuménique entre les églises des nombreuses confessions du Moyen-Orient qui est véritable, saine et vivante. Nous espérons que l’Assemblée Spéciale pour le Synode des Évêques du Moyen-Orient nous offre de nouvelles opportunités pour trouver de nouveaux moyens de dialogue oecuménique, de coopération et de témoignage du message de l’Évangile. Mais nous ressentons un fardeau lorsque nous lisons au paragraphe 9 des Lignes directrices: “Après les divisions et les séparations, périodiquement, des efforts furent entrepris pour reconstituer l’unité du Corps du Christ. C’est dans cet effort d’œcuménisme que se formèrent les Églises catholiques orientales”. Nos églises existent dans des pays qui ont été le berceau de la chrétienté. Elles sont les gardiennes vivantes de notre origine chrétienne. Ces régions ont été bénies par la présence du Christ Lui-même et par les premières générations de chrétiens. Nous devons accepter les faits historiques mais ne les appelons pas des “efforts oecuméniques”.
Nous espérons que se réalise, à travers cette Assemblée Spéciale pour le Synode des Évêques du Moyen-Orient, une réorganisation des églises catholiques et un renouveau du témoignage de la foi. Mais la mission, et donc l’existence des églises catholiques, peut être ou doit être comprise seulement dans une communion oecuménique et dans l’unité avec les autres églises de la région (38).

[00146-03.08] [DF002] [Texte original: anglais]







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