2010-10-17 20:30:00

Intervention de l'Archimandrite Jean FARAJ, Supérieur général de l'Ordre Basilien du Très Saint Sauveur des Melkites (USG)


Je me contente de vous transmettre notre petite expérience dans l'Ordre Basilien du Saint Sauveur, dont la Maison mère, vieille de trois cents ans, se situe dans le Chouf, une région connue par sa pluralité confessionnelle (druzes, musulmans et chrétiens). Voici, en quelques mots les principes qui ont inspiré notre action:

- Aimer: l'amour du prochain, bien que différent, nous a ouvert beaucoup de portes fermées, et nous a garanti la continuité pendant 300 ans.
- Pardonner: six fois dans notre histoire, nous avons été pillés, saccagés, bombardés et déplacés de nos couvents, de nos paroisses et de notre région. Plus de 25 prêtres et religieux ont été martyrisés cruellement. Pardonner, en outre, nous paraît la seule voie pour continuer et durer.
- Croire: nous sommes les Ambassadeurs du Christ là où nous sommes semés. Notre foi en notre Seigneur nous enseigne à vivre, non pour nous mêmes, mais pour les autres. Notre mission c'est d'accepter l'autre, tel qu'il est, et surtout d'accepter la croix qui est le signe de notre salut.
- Témoigner: le style de vie est plus éloquent que les discours. Les gens, de toute nationalité et de toute religion, se sentent attirés par les Saints. Ils viennent les prier et demander leur aide. Notre couvent, tout comme les vôtres, constitue un lieu d'attraction pour les gens qui cherchent la paix et l'intercession divine. Donc, l'exemple est la garantie de la réussite et de la continuité.
- Éduquer: notre devoir principal est d'éduquer la nouvelle génération à l'ouverture, à l'amour, à l'acceptation de l'autre, et, plus encore, à aller au fond pour voir l'image de Dieu dans chaque être humain, et à éduquer les jeunes à découvrir cette image en eux mêmes et dans les autres. Je pourrais même dire que nous avons été édifiés par quelques uns de nos frères et soeurs d'autres religions: ils nous ont appris la fidélité, la générosité, le dévouement et le respect.
Je voudrais conclure en disant que, si l'Église du Proche Orient vit des situations très difficiles, dramatiques même, elle est privilégiée du fait de vivre le mystère de la Croix, participant ainsi aux souffrances du Christ, qui la conduiront à la résurrection.

[00144-03.04] [IN103] [Texte original: français]







All the contents on this site are copyrighted ©.