2010-10-16 12:59:10

Intervention du Card. Peter Kodwo Appiah TURKSON, Président du Conseil pontifical "Justice et Paix" (CITÉ DU VATICAN)


1.La connaissance de la Doctrine sociale de l’Église
La lecture du Document de travail de ce Synode fait émerger le besoin de diffuser davantage la connaissance de l’Évangile et de la Doctrine sociale de l’Église parmi les chrétiens, et non seulement parmi eux, dans les pays de la région moyenne-orientale. D’après le paragraphe 26 (Document de travail), la connaissance du site du Conseil pontifical “Justice et Paix” (CPJP) pourrait être promue comme instrument au service des Églises locales pour l’approfondissement de la Doctrine sociale de l’Église. À ce propos, le CPJP s’engage à compléter la traduction en arabe du Compendium de la Doctrine sociale de l’Église.
On pourrait en plus envisager, vue l’intention du PCJP de créer une école d’été auprès de ce Dicastère, d’inviter et faire participer aussi des prêtres provenant du Moyen-Orient, conformé¬ment au souhait exprimé au paragraphe 26 (Instr. Laboris). Le CPJP pourrait promouvoir aussi une nouvelle initiative consistant à amener la doctrine sociale de l’Église directement au Moyen-Orient, en organisant, par exemple, un symposium de présentation de Caritas in veritate.
2.Liberté religieuse

Au paragraphe 37 on lit: “En Orient, liberté de religion veut dire habituellement liberté de culte...” etc. Vu le thème du Message de la paix 2011 (Liberté de religion, chemin vers la paix) il faudrait tout d’abord insister sur le fait que la vraie liberté de religion implique la liberté de prêcher et de convertir. Il faut, par ailleurs, remarquer que dans certains pays le discours sur la liberté de religion est toujours perçu avec méfiance. Pour ces pays, la liberté de religion implique le relativisme religieux, l’indifférentisme et la négation du patrimoine religieux du pays. Il y a quelques années, l’Église catholique affrontait ce même problème à propos de l’interprétation de Dignitatis Humanae de Vatican II (la déclaration sur la liberté de religion). Or, le Pape Benoît XVI nous enseigne que: “la liberté de religion ne veut pas dire indifférence et elle n’implique pas que toutes les religions soient équivalentes” (CIV 55). En effet, il n’existe aucun conflit entre la liberté de religion et la défense de l’identité religieuse qu’une personne mène avec vigueur contre le relativisme. La liberté de religion, c’est le privilège (liberté) d’un croyant de former, vivre et annoncer son expérience religieuse, sans coercition de l’État, mais avec la possibilité de contribuer à la construction de l’ordre social.
Par conséquent, les Églises et les religions minoritaires au Moyen-Orient ne doivent pas subir la discrimination, la violence, la propagande diffamatoire (anti-chrétienne), la négation d’autorisations pour construire des bâtiments pour le culte et d’organiser les offices publics. En effet, la promotion des Résolutions contre la diffamation des religions dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies ne doit pas se limiter à l’Islam (islamophobie) dans le monde occidental. Elle doit inclure le Christianisme (christianophobie: la religion et les communautés des croyants) dans le monde islamique.
On peut également promouvoir l’adoption, toujours dans le cadre des Nations Unies, d’une résolution sur la liberté de religion alternative à la résolution sur la Diffamation des religions.
3.Migrations
Dans la section relative à l’immigration internationale au Moyen-Orient, plus précisément aux paragraphes 49 et 50, des thèmes que ce CPJP tient particulièrement à coeur sont traités:
- le thème de l’immigration, comme phénomène mondial (émigration et immigration)
- le thème du travail décent pour les travailleurs domestiques, qui sont principalement des femmes. Les exigences liées au respect de la dignité humaine, des droits de l’homme et des droits des travailleurs, ainsi que les exigences liées au respect du credo religieux sont ici réunies.
4. Formation des jeunes promoteurs de la paix
Enfin, en vertu des nombreuses hostilités présentes dans la région moyenne-orientale, le paragraphe 69 souligne que: “les jeunes doivent être formés à dépasser ces barrières et ces hostilités internes et à voir le visage de Dieu dans chaque personne humaine pour collaborer ensemble et construire une cité commune accueillante”. Lors de la sélection des stagiaires et des participants aux écoles d’été, le CPJP pourrait envisager de privilégier des étudiants venant du Moyen-Orient qui, une fois rentrés chez eux, pourront se faire les porte-paroles d’un message de paix parmi les jeunes, une sorte de praticiens de la paix (cf. Laura Villanueva et son Peace Field Japan).
En conclusion, comme l’affirme le paragraphe 115, le plus grand témoignage que les chrétiens peuvent offrir dans le domaine social, au Moyen-Orient comme dans le reste du monde, est celui de la gratuité de l’amour envers l’homme. En effet, l’invitation au don et à la gratuité de la part du Pape Benoît XVI dans son encyclique Caritas in veritate est une invitation à assumer une attitude fraternelle, à promouvoir la croissance de son prochain, à rechercher le bien commun.

[00116-03.03] [IN090] [Texte original: italien]







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