Intervention de S. B. Fouad TWAL, Patriarche de Jérusalem des Latins (JERUSALEM)
L’Église Mère de Terre Sainte est une réalité bien concrète et vivante, même si elle
est très minoritaire. Fondamentalement, les chrétiens de nos pays ne sont pas des
convertis d’un certain moment de l’histoire, mais des descendants de la toute première
Communauté, formée par Jésus Christ lui-même. De cette vérité historique découlent
des conséquences ecclésiales et pastorales importantes pour l’Église Universelle :
- L’Église Mère de Jérusalem, est donc votre Église où spirituellement et ecclésialement
vous êtes tous nés (Ps. 87). Elle garde pour toute l’Église les Lieux Saints des Patriarches,
des Prophètes, de Jésus Christ, de la Vierge Marie et des Apôtres . Elle est, comme
nous l’a rappelé le Très Saint-Père le Pape Benoit XVI, “un cinquième Évangile”. -
L’Église Mère de Jérusalem doit donc être l’objet de l’amour, de la prière et de l’attention
de toute l’Église, de tous les évêques, prêtres et fidèles du Peuple de Dieu. Être
solidaires de l’Église de Jérusalem, vivre la communion et le témoignage dont parle
ce Synode, relève de nos devoirs de pasteurs et de la collégialité épiscopale. -
Aimer la Terre Sainte implique la visite des Lieux Saints et la rencontre avec la
Communauté locale. - Aimer la Terre Sainte est aussi la servir: ne laissez pas
votre Église Mère seule et isolée. Aidez-la par vos prières, votre amour et votre
solidarité, évitant qu’elle ne devienne un grand musée à ciel ouvert. Se taire par
peur devant la situation dramatique que vous connaissez serait un péché d’omission.
Par ailleurs, nous sommes très reconnaissants au Saint-Siège, aux évêques, aux
prêtres et à tous les amis de Terre Sainte pour ce qu’ils font généreusement pour
nous soutenir spirituellement et matériellement. Nous sommes très reconnaissants à
la Congrégation des Églises Orientales et à l’Ordre ESSJ de Jérusalem. - La Communauté
chrétienne de Terre Sainte (à peine 2% de la population) souffre de violence et d’instabilité.
C’est une Église du Calvaire. Elle a la grande responsabilité de perpétuer le message
de paix et de réconciliation. Malgré les difficultés qui semblent insurmontables,
nous croyons en Dieu, maître de l’histoire. “Le Seigneur est notre paix, c’est Lui
qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait ...
pour créer en sa personne un homme nouveau et faire la paix” (Eph. 2, 14-15) [00056-03.02]
[IN034] [Texte original: français]