2010-10-12 17:26:13

Intervention de Mgr Kyrillos WILLIAM, Evêque d'Assiout, Lycopolis des Coptes (EGYPTE)


La liturgie, d’après l’Instrumentum Laboris, est un aspect profondément enraciné dans la culture orientale, ainsi on ne peut pas diminuer de sa force pour préserver aujourd’hui la vivacité de la foi. L’histoire nous affirme que dans nos pays du Moyen-Orient la liturgie fut toujours une école pour l’éducation de la foi et la morale chrétienne surtout auprès de nos populations simples et en majorité analphabètes, grâce aux nombreuses lectures bibliques (6 lectures quotidiennes dans notre liturgie copte, qui s’ajoutent aux jours de fêtes et de certaines célébrations), et aux prières composées de citations bibliques juxtaposées.
C’est pourquoi nous devons la préserver avec révérence d’après le texte du droit canonique oriental (cf. canon 39 du CCEO).
Dans la constitution Sacrosanctum Concilium, paragraphe 4, Vatican II affirme l’égalité de tous les rites en ce qui concerne les droits et la dignité. Dans le décret conciliaire Orientalium Ecclesiarum, les pères du Concile affirment une estime particulière au patrimoine des Églises Orientales, et soulignent les bienfaits de celles-ci envers l’Église Universelle, en citant la lettre apostolique “Orientalium Ecclesiarum” de Léon XIII du 30/11/1894.
Le décret conciliaire sur les Églises Orientales Catholiques exorte en outre tous les occidentaux qui sont en contact avec ces Églises, à s’appliquer a connaître, et à respecter les liturgies orientales, et il se réfère au Motu Proprio “Orientis Catholici” de Benoit XV du 15/10/1917 et à l’Encyclique “Rerum Orientalium” de Pie XI du 8/9/1926.
Le Canon 41 du CCEO confirme ceci et leur exige de connaître avec exactitude et de pratiquer ces liturgies.
Or nous constatons que pas mal de religieux latins traduisent en arabe la liturgie latine et la célèbrent pour nos fidèles orientaux les aidant ainsi à se détacher de leurs églises et à affaiblir leur appartenance à celles-ci.
En ce qui concerne la langue liturgique (Instrumentum Laboris 72), nous n’avons pas attendu Vatican II pour traduire nos textes liturgiques dans les langues courantes du peuple. Depuis les origines, notre liturgie copte fut célébrée dans les divers dialectes en Haute-Égypte, et dans les grandes villes en grec, langue de la culture et de la vie quotidienne. À partir du Xe siècle, nous trouvons tout en arabe. Un facteur qui a aidé à préserver la foi, et si nous comparons avec d’autres pays voisins comme l’Afrique du Nord, nous constatons qu’au bout de quelques siècles le christianisme, fleurissant au début, est disparu; car on leur a imposé une liturgie étrangère dans une langue peu connue.
J’ai une explication à demander et un voeu à souhaiter: dans un pays comme le notre, l’Égypte, où tous (catholiques, non catholiques, même les non chrétiens) sont des coptes, à quoi sert la célébration de la liturgie latine en langue arabe? S’il y a des latins, il est de leur droit de célébrer les messes latines, mais dans une autre langue que l’arabe, car ceci attire nos fidèles et aide à leur dispersion.

[00026-03.02] [IN004] [Texte original: français]







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