2010-10-08 13:34:52

Les différentes Églises orientales


Le premier Synode des évêques sur le Moyen-Orient, qui aura lieu au Vatican du 10 au 24 octobre 2010, sera centré sur la “communion“ et le “témoignage“ des différentes Eglises catholiques présentes dans cette vaste région.

Les Eglises catholiques au Moyen-Orient se divisèrent au 5e siècle, après les conciles d’Ephèse (431) et de Chalcédoine (451), principalement pour des raisons christologiques. Cette première division donna naissance aux Eglises connues aujourd’hui sous le nom d’Eglise Apostolique Assyrienne de l’Orient (appelée autrefois nestorienne) et d’Eglises orthodoxes orientales, comprenant les Eglises coptes, syriennes et arméniennes, appelées monophysites. Ces divisions eurent aussi souvent lieu pour des motifs politico-culturels.
Il y eut ensuite le grand Schisme de 1054, qui sépara Constantinople de Rome et, par la suite, l’Orient orthodoxe de l’Occident catholique. Toutes ces divisions existent aujourd’hui encore dans les diverses Eglises du Moyen-Orient. Sur près de 20 millions de chrétiens au Moyen-Orient, 5 millions sont catholiques, répartis entre différentes Eglises :
L’Eglise latine
L’expression ’Eglise latine’ désigne les communautés catholiques de rite latin, par distinction avec les Eglises orientales catholiques qui ont chacune leur rite propre traditionnel. Le Patriarcat latin de Jérusalem englobe les catholiques de rite latin d’Israël, de Jordanie et de Chypre, en majorité arabes. Jusqu’en 1987, le patriarche latin de Jérusalem était traditionnellement choisi par le Saint-Siège parmi les franciscains italiens. Depuis 1987, le choix se porte sur un prêtre arabe. Le patriarche actuel est le Jordanien Mgr Fouad Twal.
Les 11 Eglises orientales en pleine communion avec Rome

- L’Eglise maronite: Saint Maroun (410), un ascète de la vallée de l’Oronte, a fondé cette Eglise antiochienne de tradition syriaque qui a été constituée en patriarcat en 685. Cette Eglise n’a jamais été séparée de Rome. Les relations avec Rome, empêchées sous la domination des Mamelouks (1291-1516), reprennent au milieu du 15e siècle et s’intensifient sous le régime ottoman avec le soutien des rois de France. Aujourd’hui elle compte environ 4 millions de fidèles à travers le monde (Brésil, Etats-Unis, Argentine, Australie, Canada et Afrique) dont près d’1,6 million au Liban. Actuellement le patriarche est le cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, à Bkerké (Liban).

- L’Eglise arménienne-catholique: Fondée, selon la tradition, par les apôtres Barthélemy et Thaddée, cette Eglise est constituée en ‘Eglise de la nation arménienné grâce à l’action de saint Grégoire l’Illuminateur (au début du 4e siècle). L’Arménie est le premier royaume chrétien au monde. En 1742, le patriarche des Arméniens catholiques est reconnu par Benoît XIV (1740-1758). Cette Eglise compte plus de 600 000 fidèles dans le monde : 450 000 en Orient dont 400 000 en Arménie et dans les pays de l’ex-Union soviétique. Le patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques est Nersès Bédros XIX Tarmouni, à Beyrouth (Liban).

- L’Eglise chaldéenne: On considère généralement qu’elle a été fondée par l’apôtre saint Thomas et ses disciples pour les chrétiens issus de la communauté juive et païenne de Babylone. Cette Eglise, branche catholique de l’Eglise d’Orient qui avait refusé le concile d’Ephèse (431), est autocéphale depuis 410. Aujourd’hui, elle compte près de 500 000 fidèles dans le monde (Irak, Iran, Syrie, Turquie, Liban et dans la diaspora). Actuellement le patriarche est le cardinal Emmanuel III Delly, à Bagdad (Irak).

- L’Eglise syriaque catholique: Selon la tradition, cette Eglise a été fondée au tout début de l’Eglise, en 30, par saint Pierre à Antioche de Syrie. En 451, une partie des chrétiens syriens rejette le Concile de Chalcédoine. La rupture avec Constantinople et Rome est effective en 512. Après un rapprochement avec Rome en 1557, l’Eglise prend le nom d’Eglise syriaque catholique en 1662. Aujourd’hui cette communauté compte 160 000 fidèles dans le monde, principalement en Irak et en Syrie. Actuellement, le patriarcat, établi au Liban, est gouverné par Ignace Joseph III Younan.

- L’Eglise grecque-melkite catholique: Elle compte 1,6 million de fidèles dont une majorité en diaspora (notamment aux Etats-Unis), et regroupe des chrétiens arabophones de rite byzantin des patriarcats chalcédoniens d’Antioche, d’Alexandrie et de Jérusalem. Elle est née en 1724 lorsqu’un pro-catholique fut élu patriarche d’Antioche par les chrétiens de Damas et qu’une semaine plus tard, un synode réuni à Constantinople choisit un orthodoxe. Il y eut désormais un patriarche grec-melkite orthodoxe et un patriarche grec-melkite catholique d’Antioche. Le patriarche actuel Grégoire III Laham porte le titre de patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, et réside à Damas (Syrie).

- L’Eglise copte-catholique: Selon la tradition, cette Eglise a été fondée en 68 par l’évangéliste saint Marc à Alexandrie, en Egypte. Dès le 2e siècle, l’école théologique d’Alexandrie rayonne sur le monde chrétien. En 451, les coptes refusent le Concile de Chalcédoine. Le patriarcat est établi par Rome en 1824 par Léon XII (1823-1829), mais le siège patriarcal n’est occupé qu’à partir de 1947. Cette Eglise rassemble particulièrement 160 000 fidèles en Egypte. Actuellement le patriarche est Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie, en résidence au Caire (Egypte).

- L’Eglise éthiopienne-catholique: Elle est séparée depuis le Concile de Chalcédoine en 451. Au 16e siècle, l’Eglise éthiopienne refuse la ‘latinisation’. En 1929, l’Eglise éthiopienne amorce son indépendance vis-à-vis de l’Eglise copte. L’Eglise éthiopienne catholique, dont le siège épiscopal est à Addis Abeba, compte quelque 230 000 fidèles. La juridiction du primat de l’Eglise éthiopienne catholique, Berhaneyesus Demerew Souraphiel, s’étend aussi aux éparchies d’Erythrée.

- L’Eglise syro-malabare: Saint Thomas, après la Mésopotamie, aborde en 52 la côte Malabare, à l’ouest de l’Inde, puis la côte Est où il meurt martyr en 72. Il fonde l’Eglise malabare qui restera toujours unie à Rome. Elle est latinisée à partir de 1552 par les Portugais. En 1919, cette Eglise retrouve son identité syrienne et son rite araméen oriental. En 1992, elle devient Eglise archiépiscopale majeure. Elle compte 3,8 millions de fidèles dont 2,6 millions au Kerala (Inde). Le cardinal Mar Varkey Vithayathil, archevêque majeur d’Ernakulam (Cochin) dirige actuellement cette Eglise.

- L’Eglise syro-malankare ou malankare catholique: Elle a la même origine que l’Eglise malabare. En 1653, une partie des chrétiens malabars rejette la ‘latinisation’ et se rattache à l’Eglise syriaque jacobite. Ils se nomment désormais ‘malankars’. En 1930, une partie de la communauté malankare se rattache de nouveau à Rome. En 2005, l’Eglise malankare catholique est reconnue comme Eglise archiépiscopale majeure. Cette Eglise est aujourd’hui dirigée par Isaac Mar Cleemis Thottunkal, archevêque de Trivandrum, et compte 450 000 fidèles en Inde.

- L’Eglise greco-catholique de Roumanie: Au 9e siècle, avec l’invasion des Bulgares, le rite latin est abandonné en Roumanie. En 1700, en Transylvanie (nord-ouest de la Roumanie), une partie de l’Eglise orthodoxe roumaine décide de refaire l’union avec Rome, rompue au moment du Schisme de 1054. En 2007, sur les 2000 églises confisquées en 1948 par le régime communiste, elle en a récupéré seulement 152. En 2005, cette Eglise est élevée par Benoît XVI au rang d’archevêché majeur et Lucian Muresan est archevêque majeur d’Alba Julia et Fagaras des Roumains. Cette Eglise compte environ 700 000 fidèles, en Roumanie et dans la diaspora.

- L’Eglise gréco-catholique d’Ukraine: Elle naît en 988 avec le baptême de Vladimir, fils du prince de Kiev. En 1596, l’acte d’union de Brest-Litovsk établit la communion des diocèses d’Ukraine avec Rome tout en confirmant leur liturgie, leurs rites et leurs coutumes. C’est la fondation officielle de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine. Elle compte 4,3 millions de fidèles en Ukraine et dans la diaspora. Actuellement, le cardinal Lubomyr Husar est l’archevêque majeur de Kiev et de Galicie.
Les Eglises en communion presque complète avec Rome
L’origine de la séparation vient du Concile d’Ephèse et du Concile de Chalcédoine. Ce sont les Eglises orientales issues d’Eglises séparées de Rome avant le grand Schisme de 1054.
* N’ayant pas accepté le Concile d’Ephèse (431) :

- L’Eglise assyrienne d’Orient , non unie à Rome, est une Eglise perse (nestorienne) de rite chaldéen dont les langues sont le syriaque, le persan et l’arabe. Elle a 2 patriarches, à Chicago (Etats-Unis) et Bagdad (Irak).
* N’ayant pas accepté le Concile de Chalcédoine (451) :

- L’Eglise copte-orthodoxe est l’Eglise d’Alexandrie de rite copte dont la langue est l’égyptien ancien et l’arabe. Elle compte près de 10 millions de fidèles avec Chenouda III.

- L’Eglise éthiopienne-orthodoxe est l’Eglise d’Abyssinie de rite copte dont la langue est le gheez, c’est-à-dire l’éthiopien ancien. Elle compte plus de 35 millions de fidèles avec le patriarche Paulus, à Addis Abeba (Ethiopie).

- L’Eglise arménienne-apostolique , non unie à Rome, est l’Eglise d’Arménie de rite arménien et de même langue, qui compte environ 6 millions de fidèles avec 2 catholicos, terme donné à des patriarches de l’Eglise orthodoxe orientale.
(Source : Laurène de Beaulaincourt, agence I.Media, partenaire de l’Apic à Rome)







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