Pour le père Lombardi, le pape n'est pas un ministre, il ne doit pas démissioner
Les affaires de pédophilie dans l’Église de Belgique n’en finissent pas de créer des
remous. Dans une interview à paraître ce samedi, Peter Adriaenssens, l'ancien président
de la commission chargée du traitement des plaintes pour abus sexuels au sein de l'Église,
affirme que le pape aurait dû quitter ses fonctions : « Le pape ne devrait pas
se contenter de faire part de ses regrets, mais il devrait aussi prendre de la distance
par rapport à sa fonction et présenter sa démission » a-t-il notamment déclaré.
Le
pédopsychiatre rappelle que deux ministres belges avaient démissionné après l’évasion
de Dutroux, meme s’ils n’étaient pas ses gardiens, et estime que Benoît XVI devrait
donner l’exemple en présentant sa démission. Écoutez la réaction du Père Federico
Lombardi, Directeur du bureau de presse du Saint-Siège, à ces propos.
Transcription
de la déclaration du père Lombardi
Avant tout je voulais exprimer tout
notre respect pour le professeur Adriaenssens, pour ce qu’il a fait comme Président
de la Commission, pour les rapports qu’il a publiés, et aussi pour les recommandations
qui se trouvent à la fin du rapport sur les travaux de la Commission.
Mais
je dois dire que nous avons été un peu surpris par ce que nous avons appris en lisant
les extraits de l’interview à paraître samedi, car il y a, semble-t-il, une comparaison
entre les responsabilités et l’autorité dans l’Église universelle et dans des Institutions
qui sont totalement différentes, par leur nature et l’organisation de l’autorité.
Cette comparaison ne fonctionne pas, selon notre point de vue, car on ne peut pas
comparer le Pape avec le ministre d’un État.
Troisièmement, le Pape a assumé
toutes ses responsabilités comme pasteur de l’Église universelle, en donnant une ligne
très claire pour affronter le problème des abus sexuels. Pas seulement avec des mots
de regrets, qui sont déjà importants, mais aussi avec des gestes, comme l’écoute des
victimes, qui est le point de départ pour chaque action correcte dans ce problème,
ainsi que l’engagement pour la justice, avec le renouvellement des normes du droit
canonique pour juger les coupables, et l’encouragement concret pour toutes les activités
de prévention. Cela a été particulièrement évident dans le dernier voyage du Pape
au Royaume-Uni, où nous avons eu exactement les trois démarches : les mots de regrets
; la rencontre avec les victimes et l’écoute de leur souffrance, la participation
à leur souffrance ; et la rencontre avec les personnes engagées dans la prévention.
Et c’est vraiment la préparation de l’avenir.
Donc, le Pape ne doit pas démissionner,
il doit continuer à faire ce qu’il fait pour gouverner l’Église, pour nous donner
la ligne d’orientation correcte, et c’est à nous naturellement de la mettre en pratique.