Crise politique et sociale en Italie : les évêques sont inquiets
Les évêques italiens sont préoccupés par la situation politique et sociale de la péninsule.
Réunis à Rome ces jours-ci, les membres du Conseil permanent se sont rangés derrière
le Président de la Conférence épiscopale pour dénoncer les dérives actuelles. Lundi,
le cardinal Angelo Bagnasco a prononcé un réquisitoire sévère à l’égard de la classe
politique italienne invitant implicitement les catholiques à se jeter dans l’arène.
Les inégalités nord-sud, l’appauvrissement des familles, le pouvoir grandissant
de la criminalité organisée, le délabrement des hôpitaux, la surpopulation carcérale...
La liste des maux qui affligent l’Italie est longue. Connu pour sa mesure et sa sobriété,
le cardinal Bagnasco avait choisi des termes forts lundi pour dire son indignation
face aux querelles interpersonnelles et aux intérêts privés qui bloquent la vie politique
au détriment du bien commun. Les réformes annoncées depuis des décennies tardent à
venir. Le président de la Conférence épiscopale a pointé du doigt le mauvais exemple
donné par les dirigeants : le luxe, le gaspillage, l’évasion fiscale, l’égoïsme. Pour
les évêques, l’Italie a besoin d’une nouvelle génération de leaders, loyaux, honnêtes
et responsables, capables de transfigurer la vie politique. Les catholiques sont invités
à se jeter dans l’arène pour surmonter la logique actuelle des favoritismes et de
l’opacité. Les paroisses, les associations et les mouvements sont des lieux d’écoute
où émergent les besoins profonds et les questionnements authentiques des italiens
; ils ont un rôle à jouer. Quant au fédéralisme, selon le cardinal Bagnasco, il s’agit
d’un phénomène irréversible qui risque cependant de dérailler s’il n’est pas encadré
par un pacte national et une réforme fiscale plus équitable. (RF)
**********
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a prononcé mercredi un discours
conciliateur devant la Chambre des députés et obtenu le soutien de principe de dissidents
de sa majorité, ce qui devrait permettre à son gouvernement de survivre à un vote
de confiance en soirée. En conclusion d'une intervention de près d'une heure, Berlusconi
a lancé un appel "à la cohésion nationale", adressé à "tous les modérés et réformateurs"
y compris au sein de l'opposition, pour continuer de "travailler ensemble". Deux
lieutenants de Gianfranco Fini ont annoncé en début d'après-midi que les députés FLI
(Futur et Liberté pour l'Italie) voteraient la confiance à Berlusconi lors du vote
prévu vers 17H00 GMT, tout en soulignant que FLI deviendrait très bientôt une entité
politique autonome. Berlusconi a énuméré cinq points-clé pour continuer à gouverner
jusqu'en 2013 : justice, fédéralisme, plan pour le Sud, fiscalité, sécurité. (AFP)