Disparition de Mgr Fortino, figure de proue du dialogue avec les orthodoxes
Un deuil au sein de la Curie romaine : Mgr Eleuterio Fortino, Sous-Secrétaire du Conseil
pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, et expert éminent du dialogue
avec les orthodoxes, s’est éteint mercredi soir à Rome, des suites d’une longue maladie.
Il était âgé de 72 ans.
Membre de l’Eparchie italo-albanaise de Calabre, dans
le sud de l'Italie, il avait étudié au monastère de Grottaferrata, au Collège pontifical
grec de Rome et à l’Université Grégorienne. Il travaillait au dicastère romain pour
l’unité depuis 1965, chargé des rapports avec les Eglises orientales. Il était par
ailleurs, Secrétaire, pour la partie catholique, de la Commission mixte internationale
pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Cette
Commission, réunie cette semaine à Vienne, examine actuellement la question cruciale
de la primauté de l'évêque de Rome, et de son interprétation. Dans une première réaction,
l’archevêque orthodoxe d’Italie et de Malte rend hommage à l’ouverture, à la franchise
et à la liberté de Mgr Fortino. « Nous perdons un ami et un frère » - écrit Mgr Gennadios
Zervos. Les obsèques de Mgr Fortino se dérouleront le dimanche 26 septembre à San
Benedetto Ullano, en Calabre.
Très attaché à l’univers italo-albanais du sud
de l’Italie, Mgr Fortino a collaboré avec passion à la promotion d’initiatives culturelles
visant à défendre les traditions byzantines et la culture de ces communautés. C’est
au XV° siècle que des immigrés albanais fuyant les Turcs s’installèrent dans le sud
de l'Italie. Tout en étant unis à Rome, ils tinrent à garder leurs rites byzantins.
Il existe actuellement deux éparchies italo-albanaises, Lungo (en Calabre) et Piana
(en Sicile), en plus de l'abbaye territoriale de Grottaferrata près de Rome. La population
byzantine d'Italie méridionale s'élève à quelque 60 000 personnes.
Mercredi,
à l'audience générale, Benoît XVI a lancé un appel pour l'heureuse issue des travaux
de la réunion plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique
entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe dans son ensemble. Il a évoqué la
question du rôle de l'évêque de Rome dans l'Eglise universelle au coeur de cette réunion.
« L'obéissance à la volonté du Seigneur Jésus et la considération des grands défis
qui se présentent aujourd'hui au christianisme nous obligent à nous engager sérieusement
dans la cause du rétablissement de la pleine communion entre les églises».