Des signes semblent indiquer que l’étau se desserre considérablement autour des communautés
chrétiennes en Turquie ; parmi ce signes, les promesses d’une nouvelle constitution
plus respectueuse du droit des personnes (notamment des minorités), l’assouplissement
des mesures administratives imposées aux évêques relevant du Patriarcat œcuménique
de Constantinople, la possible réouverture du séminaire de Halki,… Le dernier évènement
en date a eu lieu ce dimanche : le rassemblement de milliers d’Arméniens pour une
grande messe célébrée en l’église Sainte-Croix sur la petite île d’Akdamar, dans l’est
du pays, pour la première fois depuis 95 ans.
Certains voient dans ces événements
le début d’une évolution de grande ampleur tandis que d’autres préfèrent rester méfiants.
La question se pose donc et tous les avis ne convergent pas : s’agit-il de véritables
initiatives d’un État turc soucieux de résoudre la question des minorités ou d’une
volonté de séduction vis-à-vis de l’Union Européenne ? Sébastien de Courtois, historien
et spécialiste des minorités en Turquie répond à Charles-François Brejon pour ce Gros
Plan.