Première participation offcielle du Saint-Siège à la commémoration de la prise des
États Pontificaux
Pour la première fois en 140 ans, le chef de l’État italien, Giorgio Napolitano, et
le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État du Saint-Siège, ont participé côte
à côte, ce lundi matin, aux commémorations de la brèche de la Porta Pia, à Rome.
C’est par cette brèche dans les murs de la ville que les soldats piémontais entrèrent
à Rome, parachevant l’unité italienne et mettant fin aux États pontificaux. Sous des
applaudissements nourris, les deux dignitaires ont déposé une gerbe au pied du monument
aux victimes. Un geste hautement symbolique, comme l’a relevé le cardinal Bertone.
Rome - a-t-il rappelé - est aujourd’hui la capitale incontestée de la nation italienne
et le siège du Pasteur de l’Église universelle, vers lequel convergent tous les regards
des catholiques. Les tribulations ainsi que les tensions spirituelles et morales provoquée
par l’entrée des troupes italiennes à Rome, ont ouvert des perspectives nouvelles.
À l’approche du 150e anniversaire de l’Unité italienne, qui sera célébré en 2011,
le Secrétaire d’État du Saint-Siège a estimé que les communautés civile et ecclésiale,
en Italie, sont aujourd’hui déterminées à collaborer pour le bien des personnes et
de la société. Dieu a permis que la concorde l’emporte sur les divergences. En présence
d’une importante délégation officielle, le cardinal Bertone a prié pour l’Italie et
pour ses gouvernants ; il a prié aussi pour qu’en cette ville où l’Apôtre Pierre fut
mis à mort, son successeur puisse continuer à accomplir librement sa mission universelle.
Il a prié également pour que le peuple italien conserve sa foi chrétienne.
La
présence aux commémorations du Secrétaire d’État du Saint-Siège a été contestée par
un groupe de manifestants emmenés par le parti Radical italien. La participation
du cardinal Bertone revêt en effet une importance historique lorsque l’on sait que
pendant près de 60 ans après de la prise de Rome, le pape se considérait encore prisonnier
de l’État italien. Retour sur cette page d’histoire avec Olivier Tosseri.