2010-09-19 15:21:07

Le cardinal Newman, premier bienheureux béatifié par Benoît XVI


Le Royaume-Uni a depuis ce dimanche matin son premier bienheureux catholique non-martyr. Le cardinal John Henry Newman, prêtre anglican converti au milieu de sa vie au catholicisme, a été béatifié par le Pape à Cofton Park, à 13 kilomètres au sud de Birmingham, la deuxième ville du pays. Cette béatification, point culminant de la visite d’État du Saint-Père, est la première qu’il a présidée en personne, signe évident de son attachement pour John Henri Newman, dont l’itinéraire spirituel est aujourd’hui couronné.

Le reportage de notre envoyée spéciale en Grande-Bretagne, Marie Duhamel RealAudioMP3

Malgré le froid et la pluie, 60 000 fidèles venus de tout le pays mais également d’Irlande, ont participé à la célébration de béatification de celui qui est aujourd’hui considéré comme l’un des précurseurs de l’œcuménisme.

Le rite de la béatification a eu lieu dès le début de la célébration. Sitôt la prière dite par le Pape, un des portraits les plus connus du cardinal Newman a été déployé derrière l’autel. Dans la foulée de cette reconnaissance, des reliques du nouveau bienheureux ont aussi été déposées sur ce podium, face à la foule. L’Évangile a ensuite été lu par Jack Sullivan, le diacre américain dont la guérison a été authentifiée par l'Église comme un miracle attribué au bienheureux.

S’il y a 20 ans, pour les 100 ans de la naissance au ciel de John Henry Newman, le cardinal Ratzinger évoquait sa découverte, encore étudiant, des contributions du théologien britannique, Benoît XVI n’a pas choisi ce dimanche, dans homélie, de revenir sur l’évolution du dogme ou sur la primauté de la conscience. Il a préféré monter l’importance de la conception de l’éducation proposée par le Cardinal Newman. Cette pensée a eu une postérité forte dans les écoles catholiques comme dans la formation d’un laïcat intelligent. Benoît XVI a largement cité le nouveau bienheureux à cette occasion : «Je désire un laïcat qui ne soit pas arrogant, ni âpre dans son langage, ni prompt à la dispute, mais des personnes qui connaissent leur religion, qui pénètrent en ses profondeurs, qui savent précisément où ils sont, qui savent ce qu’ils ont et ce qu’ils n’ont pas, qui connaissent si bien leur foi qu’ils peuvent en rendre compte, qui connaissent assez leur histoire pour pouvoir la défendre» écrivait John Henry Newman.

Autre sujet abordé par le Pape sur l’apport du cardinal à l’Angleterre victorienne et au monde d’aujourd’hui : le désir du cœur à cœur avec Dieu par la prière. Il s’agit en effet de l’un des aspects marquants de la vie sacerdotale de John Henri Newman. «Si des anges avaient été vos prêtres, ils n’auraient pu souffrir avec vous (…) se montrer indulgents comme nous » écrivait le cardinal anglais.

A ce propos, le Pape n’a pas oublié de rappeler l’histoire du pays où il se trouvait. La nation britannique célébrait aujourd’hui même un moment significatif de sa vie : les 70 ans de la bataille d’Angleterre, quand l’armée allemande tenta d’envahir le Royaume-Uni en anéantissant son aviation. «Pour moi, qui ai vécu et subi les souffrances liées aux jours sombres du régime nazi en Allemagne, il est très émouvant», confiait le pape, «de me trouver ici parmi vous et de faire mémoire de vos si nombreux concitoyens qui ont sacrifié leur vie, pour résister courageusement contre les forces de cette terrible idéologie».

Au terme de la célébration, Benoît XVI s’est rendu l’oratoire de st Philippe Neri, fondé par John Henry Newman, à Birmingham, où il a vécu de sa conversion jusqu’à sa mort en 1890. Le Pape a prié dans la chapelle avant de visiter la chambre du nouveau bienheureux qui a été transformée en musée.








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