2010-09-10 16:06:19

Commentaire de l'Évangile du 24e dimanche ordinaire



Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile selon st Luc (15,1-32) de ce 24e dimanche ordinaire.
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L’évangile de ce dimanche nous raconte les trois paraboles de la miséricorde divine. Dieu n’est pas seulement le Dieu bon qui pardonne quand un pécheur revient, il « va chercher la brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve ». La troisième parabole, celle du fils perdu, nous redonne la dimension du péché dont les conséquences sont la privation de liberté et l’esclavage de la volonté.
Voici donc ce jeune fils qui réclame son héritage. Croyant trouver enfin sa liberté propre, il gaspille le capital qu’il avait reçu en le galvaudant au travers d’une vie dissolue. C’est la tentation fréquente de celui qui passe de peu à beaucoup de biens. La démesure s’empare alors de sa volonté pour s’offrir tout ce qu’il avait envié comme si l’étourdissement de la profusion lui donnait l’impression de vraiment vivre.
Mais qu’est-ce vivre ? Le jeune fils va s’en rendre compte dans la disette : le manque du nécessaire et le manque d’une raison de vivre. C’est ce dont il prend conscience en réfléchissant : chez son père, l’on mange à sa faim et il était considéré comme fils, c’est-à-dire aimé même s’il ne désirait pas le reconnaître.
Alors pour survivre, il va jusqu’à accepter de ne plus être aimé, de ne plus être fils. Il abdique sa volonté et se lie à une condition de dépendance totale comme ouvrier entre les mains d’un maître. Il reconnaît son péché qui l’a déchu de sa dignité : son horizon se referme sur sa liberté et sa volonté détruites.
« Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils… ». Il a tout préparé et sa demande est utilitaire et sincère. Mais là où il attendait un maître qui le juge en toute justice, il voit un père qui l’attendait et qui court sur le chemin et le couvre de baisers. Il avoue son indignité dans son péché et son père le revêt du manteau de la gloire, de l’anneau de la justice et des chaussures de la noblesse.
« Car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé ». En d’autres termes,
« Car mon fils était mort » : sa liberté n’était que l’horizon de ses désirs, « et il est revenu à la vie » : mon amour est devenu l’horizon infini de sa liberté, il est libre parce qu’il aime.
« Il était perdu » : sa volonté n’agissait que pour lui-même, « et il est retrouvé » : le don de ma propre dignité lui donne d’agir par lui-même à nouveau en vérité.
Voilà ce que bouleverse en nous le pardon de Dieu lorsque nous reconnaissons devant lui notre péché. Nous retrouvons la liberté et la volonté des enfants de Dieu : être aimé infiniment et infiniment aimer à nouveau.
Qui peut s’en passer ? Qui peut refuser la gloire, la justice et la noblesse du pardon ?
Et n’oublions pas que le pardon est toujours possible avec une contrition sincère. Scrutant notre horizon, comme pour le fils prodigue, Dieu recherche les voies – si l’une d’elles était la bonne – sur lesquelles le pécheur pourrait revenir.








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