Migrants massacrés au Mexique : l'Église exprime son horreur
L’Église mexicaine condamne en termes sévères le massacre brutal de 72 personnes découvertes
dans une ferme dans le nord du pays. Il s’agit très probablement de migrants qui avaient
l’intention d’atteindre les États-Unis et qui ont refusé de collaborer avec la criminalité
organisée. Pour l’archidiocèse de Mexico, c’est une preuve supplémentaire du désordre
social, de la perte des valeurs fondamentales et du manque de politique globale de
l’immigration au Mexique. Dans un communiqué, l’archidiocèse demande que cette tragédie
honteuse ne reste pas impunie. Le sacrifice de ces innocents doit inciter tous les
pays américains à prendre des mesures immédiates. Il y a quatre ans, la pastorale
sociale des migrants, qui dépend de la Conférence des évêques mexicains, avait dénoncé
l’exploitation des immigrés par le crime organisé. En avril dernier, la Conférence
épiscopale avait pointé du doigt le contexte culturel qui entretient la violence.
Au lendemain de ce nouveau massacre, elle constate que l’action du gouvernement n’a
pas porté les fruits escomptés. Elle demande qu’on ne se contente pas d'explications
sommaires et qu’on clarifie en profondeur la dynamique d’un acte barbare et cruel
qui suscite l’inquiétude et l’indignation. C’est un crime qui exige une réponse urgente
des autorités locales, nationales et fédérales pour endiguer cette vague de violence
et d’insécurité. Les évêques souhaitent enfin, de la part des États-Unis, davantage
de respect vis-à-vis des immigrés mexicains. Un charnier a été découvert dans une
ferme au Mexique, non loin des États Unis : 72 corps, probablement des émigrants clandestins
venus d'Amérique centrale et du Sud. Le massacre est attribué à un cartel de la drogue.
Depuis 2006, les règlements de compte internes et les affrontements entre trafiquants
et forces de l’ordre ont fait 28.000 morts, au Mexique. Pour le Père François
Houtart, sociologue et professeur émérite de l’Université catholique de Louvain, en
Belgique, fondateur du Centre tricontinental et de la Revue Alternatives Sud, cette
violence généralisée a des racines structurelles. Il répond aux questions de Bernard
Decottignies