L’avocat du cardinal Danneels s’explique (intégralité de l’interview)
Vendredi 13 août, le parquet général de Bruxelles a estimé que les perquisitions et
saisies le 24 juin dernier dans le cadre de l’enquête sur des cas d’abus sexuels étaient
« irrégulières ». Selon le parquet général, elles sont donc illégales et cela implique
que si la Cour (Chambre des mises en accusation) suit le parquet général, toutes les
saisies doivent être levées et tous les documents et objets saisis rendus, et que
tous les actes d’instruction basés sur ces saisies doivent être annulés. C’est maître
Fernand Keuleneer, l’avocat de l’archevêché de Malines-Bruxelles et du cardinal Danneels
qui rendait publique la nouvelle lors d’une conférence de presse le jour même. Convoqué
par la Chambre des mises en accusation de Bruxelles quelques heures auparavant, maître
Keuleneer a ainsi pris connaissance de la position du parquet général dans le cadre
d’une procédure lancée par l’archevêché de Malines-Bruxelles et le cardinal Danneels
pour obtenir la restitution de tous les objets et documents saisis le 24 juin. La
position exprimée par le parquet général de la cour d’appel de Bruxelles concerne
donc la manière dont le juge d’instruction a mené les perquisitions le 24 juin à l’archevêché
de Malines, à la cathédrale et à la résidence du cardinal Danneels. Dès le 25 juin,
l’avocat avait soulevé de nombreux problèmes.
Dans une procédure séparée,
le parquet général, qui en droit belge a le droit à tout moment de contrôler l’enquête
du juge d’instruction et du parquet, a effectué de sa propre initiative un controle
de l’enquête dans son entièreté, après avoir pris connaissance des griefs de l’Archevêché
et du Cardinal Danneels. Il a transmis le 6 août ses conclusions à la Chambre des
mises en accusation, qui a rendu son arrêt le 13 août. Le contenu de cet arrêt reste
encore inconnu à l’heure où nous publions. Maître Keuleneer se déclare ravi de
ces développements; il précise bien cependant, que l’Eglise n’est pas contre le principe
d’une enquête, menée correctement Propos recueillis
par Bernard Decottignies