2010-08-10 15:10:33

Pédophilie : retrait d'une plainte contre le Saint-Siège


Trois personnes qui affirment avoir été victimes de prêtres pédophiles, il y a des dizaines d’années dans le Kentucky, ont décidé de retirer leur plainte déposée en 2004 contre le Saint-Siège. Le juge doit encore signer le non-lieu mais les deux parties estiment que l’affaire est close. Il s’agissait de l’une des trois affaires mettant en cause directement la responsabilité du Saint-Siège, dans ce dossier. Le Saint-Siège a salué le retrait d’une cause qui a eu un impact très négatif sur l’opinion publique. L’implication du Vatican accusé d’avoir occulté les faits était sans fondement – se réjouit le Directeur du Bureau de presse. Le Père Lombardi précise, dans une note, qu’il ne s’agit pas, bien entendu, de minimiser l’horreur des abus sexuels et la compassion due aux victimes. Deux autres actions en justice mettant en cause le Saint-Siège sont toujours en cours dans le Wisconsin et l’Oregon.
Pour l’avocat du Vatican aux États-Unis, c’est la preuve que le Saint-Siège ne peut être tenu pour responsable, civilement et pénalement, des abus sexuels commis par des prêtres. Jeffrey Lena estime que la thèse suivie par les avocats des victimes, il y a 6 ans, a fourvoyé l’opinion publique et risque de détourner l’attention de l’objectif principal : la protection des enfants. Maître Lena rappelle que l’Église n’est pas une multinationale et que les prêtres ne sont pas des salariés du Vatican ; que les évêques diocésains n’agissent pas pour le compte de Rome et ne sont pas contrôlés quotidiennement par le Pape. Dans l’Église catholique, les évêques et les supérieurs des ordres religieux bénéficient d’une réelle autonomie de gouvernement. Les prêtres relèvent de leur autorité et pas de celle de Rome. De leur côté, les avocats des victimes rappellent que les évêques sont nommés par le pape et que les dossiers sensibles sont soumis à l’examen de la Curie romaine, qu’ils accusent de négligence. Par ailleurs, la loi américaine interdit aux tribunaux de poursuivre des chefs d’État étrangers, à l’exception toutefois de ceux qui ont causé des préjudices à des personnes résidant sur le territoire américain. Récemment, du reste, la cour suprême a refusé de se prononcer sur l’immunité du Pape. De telles empoignades judiciaires sont fréquentes dans la société américaine et suscitent des passions. Dans le domaine éducatif ou médical, les actions judiciaires collectives se multiplient. Des cabinets d’avocats puissants et parfois sans scrupules recherchent activement des plaignants leur faisant miroiter des indemnités importantes en réparation de préjudices subis. Et le Saint-Siège apparaît pour certains comme une poule aux œufs d’or.








All the contents on this site are copyrighted ©.