Nouvelle constitution au Kenya : les leaders chrétiens favorables au non

Les responsables chrétiens du Kenya ont exprimé publiquement leur point de vue au sujet de la nouvelle Constitution qui sera soumise à referendum ce mercredi 4 août, au terme d’une campagne électorale tendue. La réforme constitutionnelle est prévue par l’accord de partage du pouvoir signé en 2008 après des violences post-électorales qui avaient fait environ 1.500 morts. Le texte limite les pouvoirs du président, crée un sénat, amorce une forme de décentralisation et s’efforce de redresser des injustices historiques, notamment foncières. Mais il comporte aussi des lois controversées sur l'avortement thérapeutique et le maintien des tribunaux islamiques familiaux. Tout en reconnaissant que le projet de nouvelle constitution contient de nombreux aspects positifs, les leaders chrétiens se prononcent résolument en faveur du rejet. Selon eux, le bien y côtoie le mal, puisque le texte ne garantit pas le respect du caractère sacré de la vie humaine, l’éducation spirituelle et morale des mineurs, et l’égalité religieuse. Les leaders chrétiens relèvent que cette réforme a déjà fait des victimes, que des pressions sont exercées de l’extérieur en vue de son approbation, que les risques d’une nouvelle flambée de violence sont réels dans un pays coupé en deux. Dans cette déclaration conjointe en forme de plaidoyer, ils pressent enfin les responsables politiques de sauvegarder l’unité de la nation. Les signataires : catholiques, anglicans, presbytériens, méthodistes, luthériens et évangéliques ne cachent pas leur préoccupation pour l’avenir du Kenya.