Le nouvel ambassadeur du Burundi à Pape Benoît XVI: l'Eglise catholique a toujours allié sa mission première à la recherche du développement intégral de l'être humain

1er juin 2007
Votre Sainteté.
S'il est un privilège pour tout ambassadeur de représenter son pays auprès des Nations, l'accréditation auprès du Souverain Pontife est un insigne honneur dont je mesure la grandeur en ce moment de présentation des Lettres de Créance à Votre Sainteté.
L'Eglise catholique dont Vous êtes le Pasteur est, depuis un siècle, au cœur de la vie du peuple de mon pays et son sort lié définitivement à celui du Burundi dédié et mis sous la protection de la Vierge Marie le jour de son indépendance.
L'Eglise catholique a toujours allié sa mission première à la recherche du développement intégral de l'être humain. C'est ainsi qu'elle a été présente dès les premières heures dans différents secteurs de la vie nationale dont entre autres l'enseignement et la santé. Elle a été et reste la pépinière d'une élite tant religieuse que laïque dont le Burundi est fier tandis que les différents centres qu'elle anime sont des pôles de développement socio-économique.
Le Gouvernement du Burundi est aussi particulièrement reconnaissant à l'Eglise catholique du rôle discret mais éminemment important joué au cours de la longue crise socio-politique endurée depuis 1993. Votre prédécesseur, Vous-même Votre Sainteté, vos envoyés les Nonces apostoliques et toute la hiérarchie ecclésiastique avez toujours apporté aux Burundais le réconfort moral et matériel dont ils ont eu tant besoin.
L'Eglise catholique a su accompagner le peuple burundais dans toutes ses pérégrinations: partageant ses joies et ses peines, pensant ses plaies et lui redonnant, à chacune de ses hésitations, de ses chutes et désespoirs des raisons de se relever et de continuer son parcours spirituel et humain. Elle a tant et si bien partagé le sort des Burundais qu'elle en a payé un lourd tribut.
Mon pays chérira toujours, parmi tant d'illustres disparus, la mémoire de Leurs Excellences le Nonce apostolique Mgr Michael A. Courtney et Mgr Joachin Ruhuna, tombés sur le champ d'honneur, à la defense d'une juste cause.
A l'heure de la réconciliation du peuple burundais par la vérité, la justice et le pardon, l'Eglise catholique, dont l'autorité morale et l'ascendant social sont indéniables contribuera à la remise à l'honneur de ces valeurs humaines essentielles.
L'autorité politique aura, plus que jamais, besoin de bons pasteurs pour l'épauler dans cette œuvre de réconciliation et se réjouit que l'éveil des vocations et l'engagement des laïcs à l'œuvre pastorale qui s'observent dans mon pays ne laisseront pas les brebis sans Maître.
De son côté et dans le respect du principe de laïcité, le Gouvernement du Burundi reste attentif et partage les grandes préoccupations actuelles de l'Eglise catholique et des autres communautés de croyants. Il salue et encourage le mouvement œcuménique dont l'Eglise catholique est la pionnière en prévention des dérives et déviations dont elles sont menacées.
Votre Sainteté,
Le Burundi engage aujourd'hui tous ses filles et fils sur le long chemin de la consolidation de la paix sociale et de la relance économique.
Il sait qu'il pourra toujours compter sur l'Eglise catholique qui s'est illustrée dans l'appui inconditionnel de ses programmes d'urgence particulièrement dans ses objectifs de scolarisation universelle, d'accès universel aux services et soins de santé de base et de consolidation de la paix.
Le Burundi, reconnaissant au Saint-Siège de la permanence de sa coopération s'engage à intensifier ses relations par l'intermédiaire de S.Exc Mgr le Nonce apostolique, la hiérarchie ecclésiastique et toutes les Congrégations religieuses.
Et puisse un jour Votre Sainteté donner encore plus d'éclat à cette coopération par une visite pontificale.
C'est sur ce vœu que je Vous prie de daigner agréer, Saint-Père, l'expression de mes hommages les plus déférents.