En 2006, le cargo Probo Koala déchargeait sa cargaison de produits toxiques en plein
cœur d’Abidjan. Dans la capitale ivoirienne, des milliers de personnes étaient intoxiquées
par les matières dangereuses et leurs effluves. Dix-sept personnes sont mortes des
suites de la catastrophe. Quatre ans après, Trafigura, la société d'affrètement du
Probo Koala, aurait versé près de 152 millions d’euros de dédommagement aux autorités
ivoiriennes. Un "petit arrangement entre amis" et dont les Ivoiriens tombés malades
n’ont pas forcément bénéficié. Et si justice ne se fera probablement pas en Côte d’Ivoire,
il n’en va pas de même en Europe. Le procès de Trafigura a commencé ce mois-ci aux
Pays-Bas. La multinationale est accusée de ne pas avoir mentionné la nature des déchets
à son bord , lors de son escale dans le port d’Amsterdam avant de rejoindre l’Afrique.
Un procès pour quel enjeu ? Charlotte Nithart est directrice de l’Association de protection
de l’environnement Robin des Bois et co-auteur du livre Le cargo de la honte
qui vient de paraître chez Stock . Un dossier réalisé par Olivier Bonnel.