La mission prophétique de Fatima n'est pas terminée
Point d’orgue de sa visite de quatre jours au Portugal, Benoît XVI a célébré la messe
de l’Ascension, ce jeudi, sur l’immense esplanade du sanctuaire de Fatima devant un
demi-million de personnes, dans un climat impressionnant de ferveur et dévotion. Le
président Cavaco Silva assistait à la célébration. L’esplanade était comble bien avant
le début de la messe, beaucoup avaient passé la nuit sur le parvis, dormant à la belle
étoile ; des milliers d’autres étaient également massées dans les espaces alentour.
Des malades avaient pris place dans un espace réservé près de l’autel, installé au
pied de la basilique. Le Pape les a bénis à la fin de la célébration. Le 13 mai,
c’est aussi la date anniversaire de la première apparition de la Vierge aux trois
petits bergers, le 13 mai 1917. Dans son homélie, Benoît XVI a affirmé qu’il était
venu lui aussi en tant que pèlerin à Fatima pour prier pour notre humanité affligée
par des détresses et des souffrances, pour confier à la protection maternelle de Marie
les prêtres, les personnes consacrées, les missionnaires et tous ceux qui œuvrent
pour rendre la Maison de Dieu accueillante et bienfaisante. Le Pape a confié au Ciel
tous les peuples et toutes les nations de la terre, en particulier ceux qui vivent
dans l’épreuve ou qui sont abandonnés. Mais surtout il a voulu transmettre cette
grande espérance qui brûle en son cœur : notre espérance a un fondement réel, elle
s’appuie sur un événement qui prend sa place dans l’histoire et en même temps la dépasse :
c’est Jésus de Nazareth. Le Seigneur, notre grande espérance, est avec nous – a-t-il
lancé - Dieu a le pouvoir d’arriver jusqu’à nous, en particulier à travers nos sens
intérieurs. Mais pour cela, il est besoin d’une vigilance du cœur que, la plupart
du temps, nous n’avons pas en raison de la forte pression de la réalité extérieure,
des images et des préoccupations qui emplissent l’âme Celui qui penserait que
la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait. L’homme a pu déclencher
un cycle de mort et de terreur, mais il ne réussit pas l’interrompre. À la famille
humaine, prête à sacrifier ses liens les plus saints sur l’autel de l’égoïsme mesquin
de la nation, de la race, de l’idéologie, du groupe, de l’individu, notre Mère bénie
est venue du Ciel pour mettre dans le cœur de ceux qui se recommandent à Elle, l’amour
de Dieu qui brûle dans le sien. La foi en Dieu ouvre à l’homme l’horizon d’une
espérance certaine qui ne déçoit pas ; elle indique un fondement solide sur lequel
appuyer, sans peur, toute son existence ; elle requiert l’abandon, plein de confiance,
entre les mains de l’Amour qui soutient le monde. Et Benoît XVI a souhaité que les
sept années qui nous séparent du centenaire des apparitions hâtent le triomphe annoncé
du Cœur Immaculée de Marie à la gloire de la Très Sainte Trinité.