En Chine, on l’appelle Li Madou. Matteo Ricci fut l’un des plus grands missionnaires
jésuites des temps modernes. Aujourd’hui, 400 ans après sa disparition, les initiatives
fleurissent pour lui rendre hommage, et mieux faire connaître sa trajectoire exceptionnelle.
C’est en 1555, à Macerata, que le petit prodige italien voit le jour. Ordonné novice
à Rome à 23 ans, il prend rapidement le chemin de l’Asie, direction : l’Inde. Très
vite, il débarque en Chine, près de Canton. Là, ce grand humaniste entame une formidable
entreprise d’intégration qui ne cessera qu’à sa mort à Pékin, le 11 mai 1610. L’empereur
permettra même qu’il soit inhumé tout près de la Cité interdite. Pour qualifier la
méthode d’évangélisation de ce missionnaire avant-gardiste, les spécialistes ont parlé
d’« inculturation ». Le Père Michel Masson, jésuite, sinologue et directeur de l’Institut
Ricci de Paris, revient sur ce concept fondamental et, plus largement, sur l’héritage
laissé par Matteo Ricci.