Quatre cents ans après sa mort, « Li Matou » est reconnu comme un missionnaire « respectueux
» et un scientifique « généreux » par les évêques, prêtres, laïcs ou intellectuels
chinois athées. Matteo Ricci est sans doute le premier prêtre étranger à avoir enraciné
la religion catholique en Chine. D’emblée en arrivant en Chine, Matteo Ricci avait
compris qu’il fallait y adopter une approche spécifique pour y partager l’Évangile.
Dans une lettre à un correspondant européen datée du 12 mai 1605, il écrit : « J’insiste
encore pour qu’on envoie un ou deux astronomes à la Chine. (…) Si ce mathématicien
venait en Chine, (…) notre réputation irait en grandissant, l’entrée en Chine nous
serait facilitée, notre séjour plus assuré et nous y jouirions de plus de liberté ».
Quatre siècles avant la politique d’ouverture et de réformes lancée en 1978, Matteo
Ricci avait tout compris.