Dossier : Premières commémorations turques pour le génocide arménien
Le 22 avril, le président arménien, Serge Sarkissian, a décidé de geler temporairement
le processus de ratification d’accords historiques avec la Turquie. Erevan accuse
la Turquie de vouloir imposer des conditions préalables à leur réconciliation après
un siècle d’hostilité. Un fait confirmé par le Premier ministre turc lui-même. Recep
Tayyip Erdogan, a en effet répété ce jeudi, que malgré sa volonté de rapprochement
avec l’Arménie, le succès de ce processus dépendait des progrès sur la question du
Nagorny-Karabakh, un conflit qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan, mais qui ne concerne
pas directement Ankara. La Turquie reste donc inflexible, à quelques mois d’élections
présidentielles dans le pays. Pourtant, une initiative inédite entretient aujourd’hui
l’espoir d’une réconciliation entre Turcs et Arméniens. Des intellectuels, des écrivains
et des artistes turcs ont appelé tous ceux qui ressentent la « grande douleur », provoquée
par le génocide des Arméniens par les Ottomans entre 1915 et 1917, à manifester leur
deuil dans les rues d’Istanbul, la principale ville de Turquie. L’organisation des
droits de l’homme stambouliote a également prévu une rencontre pour clamer : « plus
jamais ça ». Cette rencontre aura lieu ce samedi devant la gare de Haydarpasa qui
fut la première étape de la déportation d’Arméniens vers l’Anatolie le 24 avril 1915.
Thomas Chabolle en parle avec Cengiz Aktar auteur de « L’Appel au Pardon – Des
turcs s’adressent aux Arméniens », aux éditions CNRS.