2010-02-12 16:07:02

Commentaire de l’Évangile du sixième dimanche du temps ordinaire


Le père About commente l’Évangile selon saint Luc (6, 17.20-26) du sixième dimanche du temps ordinaire. RealAudioMP3


Texte intégral du commentaire

     Nous poursuivons, en ce sixième dimanche du temps ordinaire, notre chemin avec Jésus et les disciples qu’il a appelés. Et Jésus va énoncer ce qu’on nomme les béatitudes. Mais en Luc, elles sont accompagnés de leurs parties opposées « Malheureux, vous etc… ». Bien souvent nous ne retenons que les huit béatitudes de Matthieu que Jésus a exprimé sur la montagne. Car en fait, pour Matthieu, « la montagne » signifie l’endroit par excellence où l’on enseigne et cela fait référence au Sinaï, où Moïse a reçu les tables de la Loi. Ainsi Jésus est le nouveau Moïse qui exprime la loi nouvelle de Dieu : la bonne nouvelle.
     Ici, en Luc, Jésus est en fait resté sur la montagne pour prier, avec les douze qu’il a choisis, élus. Il redescend dans la plaine et se trouve face à une foule immense venue de régions peuplées de juifs (la Judée et Jérusalem) et de païens (de Tyr et de Sidon). Ainsi les auditeurs ne sont pas tous au courant de la Loi et Luc va présenter différemment les paroles de Jésus pour en affirmer la portée universelle pour toute l’humanité.
     Heureux, nous dit Luc, vous qui avez faim, qui pleurez, qui êtes haïs, et en opposition, malheureux vous les riches, les repus, les riants, les honorés.
     Le monde semble inversé. Et bien souvent nos cœurs ont du mal, à accepter ces paroles car notre bonheur semble être constitué de protection contre la faim, la souffrance, le malheur et la dévalorisation. Notre bonheur tient surtout à ne pas être dans telle situation mais aussi à avoir la surabondance nécessaire pour ne souffrir d’aucun manque et Jésus nous invite à vivre le contraire. Pourquoi ?
     Sa parole prophétique n’est pas à prendre dans un sens d’anticipation de l’avenir, une prédiction qui se réaliserait. Elle constate un présent, avec ses difficultés, mais qui laisse toujours la place à une espérance.
     Et là où l’homme ne semble voir que le malheur et le non-sens, et s’y enliser, Jésus l’invite à découvrir que dans sa situation peu enviable, il y a la place pour que Dieu vienne agir et le relever. Car celui que l’épreuve ou la faim de toutes sortes tenaille, a le cœur disponible pour ce qu’il n’attend pas : Dieu lui-même.
     Tandis que celui qui se repaît maintenant de la surabondance, en veillant bien à l’entretenir pour qu’elle ne manque jamais, n’aura jamais la place pour Dieu puisqu’il ne l’attend plus. Il se contente de lui-même. La jouissance de ses bonnes heures vécues en vase clos, sera sa seule consolation !
     Notre cœur est vraiment invité à comprendre que rien, en ce monde, ne pourra le contenter s’il n’est en relation avec Dieu. Laisser la faim de Dieu se creuser en nous, ne peut que l’appeler à nous rassasier lui-même comme il le désire. Si je n’ai plus faim de Lui, comment, repus de moi, pourrai-je l’apercevoir dans ma vie ?
     Où nous situons-nous ?
     N’est-il pas temps de faire de la place, en famille, dans mon couple, dans mes amitiés, à ce Dieu d’amour qui est le seul bonheur qui ne finit pas ?
     Aime, c’est-à-dire aime comme Dieu t’aime, et fais ce que tu voudras, disait saint Augustin car l’amour vrai génère l’amour en toute chose.
     Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !







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