Commentaire de l’Évangile du deuxième dimanche du temps de Noël
Le père About commente l’Évangile selon saint Jean (1, 1-18) du deuxième dimanche
du temps de Noël.
Texte intégral
du commentaire
En ce deuxième dimanche de Noël, la liturgie nous offre
le Prologue de saint Jean, l’un des plus beaux et des plus profonds textes de l’évangile :
« Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu ; et le Verbe était auprès de
Dieu et le Verbe était Dieu ». Nous venons de fêter la naissance de Jésus Christ,
et ces trois phrases nous plongent dans tout le mystère de Dieu et nous l’illumine.
Les mots, nos mots, ne sont pas simples ni vrais pour exprimer tout cela, ils sont
même parfois réducteurs ou faux, mais laissons Jean essayer de nous faire comprendre.
Avant
toute chose, le Fils de Dieu était ; il n’était pas de l’œuvre de la création mais
il en était l’acteur, comme le père en est l’auteur. Tous deux, avec l’Esprit, agissant
en communion éternelle, en existence éternelle. Ainsi Jésus ne fut pas créé,
il existait en Dieu, il était sa Parole : le Verbe.
« Et le Verbe était auprès
de Dieu » : il connaissait tout de Dieu, il était lui-même la Parole de Dieu et il
réalisait, dans toute la réalité, ce que voulait signifier Dieu au travers de toute
sa création : l’amour qui ne peut s’empêcher de déborder tant il désire se donner
et faire vivre. Comme des parents aimants envers leurs enfants.
« Et le
Verbe était Dieu » non pas parce qu’il obéissait bien au Père ou parce qu’il ressemblait
ou s’identifiait au Père mais parce qu’il était l’être du Père, parce qu’il était
l’amour même du Père.
Le Père et lui ne font qu’un dans l’Esprit : ils
sont un seul être dont l’unique amour rayonne en trois identités de personne que nous
connaissons si bien dans l’image de nos propres familles : père, mère, enfants. Mais
n’attribuons pas tel ou tel rôle aux personnes divines car si, en étant Dieu, elles
ont choisi de nous faire ressembler à l’amour qui les unissait, elles restent de l’ordre
du divin au-delà de nos distinctions humaines.
Quelle joie de savoir que
par la Parole de Dieu, nous sommes rendus capables de vivre de l’amour de Dieu lui-même
!
Et lorsque ce Verbe vient demeurer dans la création dans le sein de
Marie, conçut par l’Esprit, il devient Jésus. L’éternité pénètre dans le temps : c’est
la naissance de Jésus, et le temps devient éternité d’amour. Le divin vient demeurer
en notre humanité, il est engendré au temps, il vient dans le temps mais il n’est
pas du temps. Il est engendré, non créé.
« Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme (…) Il était dans le monde, lui par qui le monde s’est fait
(...) Et tous ceux qui l’ont reçu, qui croient en son nom, il leur a donné de devenir
enfants de Dieu ». Jésus, le Fils de Dieu, Dieu lui-même, est né, et celui qui
croit en vérité comprend qu’il est le Verbe, c’est-à-dire qu’il est le mot, le terme
qui donne sens à tout. Regardez, une phrase, sans verbe, est sans sens, incompréhensible.
Par exemple : il…( trois petits points ) sa vie. Je peux mettre commença, termina,
perdit, défendit. Le Verbe donne le sens !
Le Verbe de Dieu donne sens
à toute la création. Sans le Verbe, sans Jésus, je ne peux saisir tout le sens de
cette création. Alors n’hésitons pas, laissons Jésus être le verbe des phrases de
l’histoire de nos vies ; laissons-le, par notre foi, donner sens à tout ce que nous
vivons.
Réjouissons-nous sans mesure, en ce temps de Noël, de ce que Dieu
nous ait donné son Verbe pour que nos paroles puissent devenir sa Parole et chanter
sa gloire.