Dossier : Le gouvenement péruvien tente de faire taire les indiens
Entre mai et juin dernier, pendant 50 jours, des milliers d’indiens du Pérou avaient
manifesté pacifiquement sur un axe routier de Bagua au nord ouest du pays, à l’orée
de l’Amazonie. Les indiens protestaient justement pour défendre la forêt primaire,
qui est leur lieu de vie, autant qu’une des plus importantes sources de biodiversité
au monde, contre l’arrivée toxique de compagnies multinationales sur place. A Bagua,
après 50 jours de sit-in embarassant pour le gouvernement, celui-ci ordonne à la police
de disperser le mouvement par la force : 23 policiers et une dizaine d’indiens seront
tués, selon les chiffres avancés par les autorités de Lima. Aujourd’hui, plus de
6 mois après les morts, le président de la Conférence épiscopale péruvienne lance
un appel à la transparence. Un appel qui intervient quelques jours seulement après
la publication d’un rapport officiel inculpant les indiens. Une conclusion en contradiction
avec celle établie en juin dernier par l’Organisation Internationale du Travail. Helia
Caceres, sociologue et péruvienne, est membre de l’association de droit humain France
Amérique latine, elle est interrogée par Marie Duhamel