Des mines antipersonnel qui continuent à tuer malgré la convention d’Ottawa
La convention d’Ottawa a permis des résultats spectaculaires dans la lutte contre
les mines antipersonnel. Depuis sa signature, il y a dix ans, le nombre de victimes
a été divisé par trois. Les 156 États signataires sont réunis cette semaine à Carthagène
en Colombie pour dresser le bilan encourageant d’un traité cher au Saint-Siège qui
s’est directement impliqué dans les tractations. Environ 44 millions de mines ont
été détruites par les pays membres, tandis que 160 millions de mines sont toujours
conservées dans les stocks des 39 nations non signataires, dont les États-Unis, la
Russie, la Chine, tous trois membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Le
déminage se poursuit dans 90 États. En 2008, les mines ont tué plus de 5 000 personnes
contre 15 000 par an avant la signature de la convention. Trois pays ont encore produit
des mines en 2008 : l’Inde, le Pakistan et la Birmanie, mais un marché noir subsiste
à l’intérieur de treize États. Le combat politique et financier en faveur de l’assistance
aux blessés et de la réinsertion des victimes est celui qui a enregistré le moins
de progrès. Écoutez Sabrina Montanvert, chargée de communication à l’ONG Handicap
international.