Commentaire de l’Évangile du 33e dimanche du temps ordinaire

Le Père About commente l’Évangile selon saint Marc (13, 24-32) du 33e dimanche du temps ordinaire.

Texte intégral du commentaire

    En ce trente troisième dimanche du temps ordinaire, Jésus nous plonge littéralement dans son apocalypse. Il vient nous dire en des mots très évocateurs que le jugement est là et que la vérité va se faire. Mais là où d’aucuns tremblent en pensant au risque de châtiments que leurs actions leur vaudront, d’autres auront la clairvoyance de se retourner vers le Christ, ouverts à une possible rédemption. Car Jésus annonce qu’il nous quitte mais pour nous faire passer, par sa résurrection, de la mort à la vie et qu’il viendra de nouveau pour juger et redonner vie à toute la création.

     Car là est l’ambiguïté : Jésus décrit des événements tragiques et affolants pour annoncer sa venue et il dit à ses disciples que cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive, tout en évoquant que seul le père connaît le jour et l’heure de ce jugement.

     Où sommes-nous et dans quels temps? Avec Jésus et ses disciples qui vivant la passion verront que celui-ci ressuscite et donc que le jugement du salut est advenu, ou sommes nous à la fin des temps lorsque tout sera jugé et que le monde périclitera à l’heure et au jour, seuls connus du Père.

     Nous sommes en plein dans le genre apocalyptique que nous retrouvons en Daniel et en saint Jean, entre autres. Apocalupsis : ce qui est dévoilé. Car les temps précédents Jésus furent voilés de mille manières : le péché a poursuivi son œuvre de séparation d’avec Dieu, les alliances multiples furent systématiquement rompues par le temps et les cœurs, la création tout entière n’aspire qu’à retrouver son sens originel de conduire à Dieu. Oui, les hommes et leurs temps ont voilé périodiquement l’émergence des signes que Dieu fit dans son œuvre. Et les cœurs égarés ont sans cesse à se tourner de nouveau, grâce aux porteurs de tout genre de sa Parole, vers ce Dieu qui semble si loin et parfois si proche ! Va-t-on sans cesse aller d’alliance en alliance ?

     Non car le sauveur viendra, sera là et accomplira ce que Dieu sollicite amoureusement pour que l’homme définitivement le connaisse et lui soit uni jusqu’en sa condition divine.

     Voilà ce que traduit le genre apocalyptique : les soubresauts du cœur de l’homme face à son Dieu dans l’histoire et l’indéfectible fidélité du créateur envers ses fils quelque soit leur histoire. Ce genre peut s’appliquer à toutes les époques mais en Jésus Christ il trouve sa finalité : toute question, toute blessure, toute histoire trouve son sens dans l’amour sauveur de ce qu’il est : Dieu fait homme pour que l’homme soit en Dieu, toujours.

     Alors où sommes-nous, quand et avec qui ? L’évangile semble mêler la chute des astres comme signe de la fin du monde, la venue du Christ comme une saison et la génération qui lui est contemporaine et qui verra tout cela.

     Nous sommes bien avec le Christ, comme ses apôtres ; nous sommes bien dans des signes des temps qui nous révèlent, non pas une fin imminente, mais que le salut est à portée de cœur et de main pour tout homme ; nous sommes bien aussi dans cette génération qui ne passera pas sans avoir vu tout cela : quoi ? La croix du Christ et sa Résurrection que nous pouvons rendre présents et actualiser dans notre foi à tout moment de notre existence. N’est-ce pas cela que nous vivons comme les apôtres chaque dimanche et chaque jour dans la contemplation et l’action ? Oui aucune crainte ne peut nous ébranler dans la foi pas même la fin du monde puisqu’elle nous mènera en Dieu. Seule la culture des manques de confiance en Lui et le choix flagrant de s’opposer à Lui génèrent la seule crainte à redouter : ne pas être pardonné parce que nous aurons douté qu’il puisse changer notre cœur, celui des autres et le monde lui-même, nous aurons péché contre son Esprit qui recrée tout et est capable de tout et nous ne pourrons que constater que sciemment nous nous sommes mis hors de sa communion.

     Mais restons confiants et vigilants dans la prière, la foi nous mène aux paroles de Jésus en ce jour : « Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire ».