Les chrétiens ne doivent pas céder au mépris et au refus de l’étranger
Les chrétiens ne doivent pas céder au mépris et au refus de l’étranger. C’est l’avertissement
lancé par Benoît XVI ce lundi matin à l’ouverture du 6e Congrès mondial sur l’immigration
organisé jusqu’au 12 novembre à Rome par le Conseil pontifical pour la Pastorale des
migrants et des personnes en déplacement. Ce congrès se propose d’offrir une réponse
pastorale au phénomène migratoire à l’ère de la mondialisation.
Le phénomène
de l’immigration n’a jamais été aussi vaste et complexe qu’aujourd’hui. Il constitue
l’un des grands changements sociaux en cours et toutes les nations sont concernées.
Pour Benoît XVI, il faut trouver des réponses adéquates, en partant du principe qu’il
ne peut y avoir de développement authentique sans une rencontre entre les peuples,
sans un dialogue des cultures, sans le respect des différences légitimes. Mais le
Pape va encore plus loin car il invite à considérer le phénomène migratoire mondial
comme une condition favorable à la compréhension, à la paix et au développement.
Écoutez
le compte-rendu du discours de Benoît XVI par Olivier Tosseri.
Texte intégral Femmes,
hommes, enfants, jeunes et vieux, ils sont des millions à affronter les drames de
l'émigration pour fuir des conditions de vie humainement inacceptables mais ils ne
trouvent pas toujours – s’est indigné le Pape – l’accueil qu’ils espéraient. Au contraire,
ils sont souvent contraints de travailler dans des conditions non-conformes à la dignité
humaine. Le Pape a invité à « réfléchir sur les conséquences d’une société essentiellement
fondée sur le simple développement matériel ». Selon Benoît XVI, les migrations doivent
permettre de mettre en valeur l’unité de la famille humaine, l’importance de l’hospitalité
et de l’amour du prochain qui doivent se traduire par des gestes quotidiens de partage
et de sollicitude, surtout vis-à-vis des plus nécessiteux. Un devoir qui interpelle
plus spécialement les chrétiens. L’Église invite donc ses fidèles à ouvrir leurs cœurs
aux immigrés et à leurs familles, à comprendre que les immigrés ne représentent pas
un problème mais une ressource qu’il faut savoir mettre en valeur en vue d’un développement
authentique de l’humanité, un développement fondé sur la solidarité.
* * *
Dans
son discours d’ouverture du Congrès, qui se poursuivra jusqu’à jeudi, Mgr Vegliò,
président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en
déplacement, a souligné qu’il était essentiel de surmonter la peur de l’inconnu qui
pousse à des politiques répressives. L’immigration – a-t-il dit – ne peut pas être
réduite à une question d’ordre public. Elle doit être abordée sous l’angle des droits
de l’homme. Le président du sénat italien avait été invité à assister à la première
session du Congrès ce lundi matin. L’Église catholique a toujours défendu en Italie
les immigrés et leur intégration, au grand dam des partis de droite au pouvoir qui
ont fait de la lutte contre la criminalité et l'immigration clandestine un de leurs
chevaux de bataille politique.