2009-10-24 11:05:00

Intervention de Mgr Michael George Mabuga MSONGANZILA, Évêque de Musoma (TANZANIE)


S. Exc. Mgr Michael George Mabuga MSONGANZILA, Évêque de Musoma (TANZANIE)

L'intervention a été remise par écrit, mais elle n’a pas été prononcée en Salle.



Je fais cette intervention afin d’offrir un exemple concret de comment l’Évangile peut devenir un levain qui transforme les valeurs et les pratiques culturelles africaines.

Dans le diocèse de Musoma, en Tanzanie, la mutilation génitale des femmes est diffusée au sein de la population, surtout dans les régions de Tarime, Rorya et Serengeti. Malgré toutes les campagnes réalisées, cette pratique culturelle a été considérée pendant longtemps comme une partie intégrante du processus d’initiation à l’age adulte et à un nouveau stade de la féminité, aplanissant ainsi la voie au mariage. Au cours de tout le processus, les valeurs culturelles positives du clan et de la tribu sont transmises aux jeunes filles. Elles sont préparées à assumer leurs responsabilités et à bien se comporter en famille et dans la société en tant que futures mères. Et ceci représente un aspect positif. Toutefois, ce processus est accompli en massacrant la partie la plus sensible du corps de la jeune fille. La douleur infligée aux jeunes filles peut être tolérée comme partie et portion du programme de formation de la tribu, du clan ou de la société?

La mutilation génitale féminine a des effets négatifs et traumatisants sur la santé, et beaucoup de jeunes filles en meurent. Cette pratique les affaiblit au niveau physique et émotionnel. Les parents (surtout les mères) sont victimes de leurs traditions, de leur éducation et de leurs coutumes culturelles qui n’ont jamais changé tout au long des années.

Il faut à présent bloquer cette pratique de mutilation génitale des femmes comme processus vers la maturité et l’acquisition d’un nouveau statut de féminité. Les femmes naissent avec certaines parties du corps pour de bonnes raisons, comme cela est aussi le cas pour les hommes. Si Dieu voulait que ces parties n’existent pas, alors pourquoi les créer?

Au lieu de prêcher seulement contre cette pratique culturelle, l’on a entrepris une initiative pastorale afin de proposer une façon alternative d’initier les jeunes filles à la maturité. Ce dialogue va de pair avec la catéchèse sur la valeur du corps humain (théologie du corps humain).

Je propose que ce Synode examine en profondeur les racines des obstacles que nous affrontons en nous opposant à des pratiques culturelles qui empêchent la promotion de la réconciliation, de la justice et de la paix sur notre continent. Nous avons besoin de courage pour puiser dans la force de notre foi en le Christ, de façon que les rapports avec le Christ soient nourris, ce qui pourrait réconcilier les pratiques culturelles africaines avec notre identité catholique.








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