2009-10-16 14:10:03

Rapport rédigé par Mgr Philippe OUÉDRAOGO, Archevêque d'Ouagadougou (BURKINA FASO)


S. Exc. Mgr Philippe OUÉDRAOGO, Archevêque d'Ouagadougou (BURKINA FASO)

Notre groupe a pris comme schéma de réflexion, la trilogie proposée par l’Instrumentum laboris: Jésus Christ notre réconciliation, Jésus Christ notre justice, Jésus Christ notre paix, et a ajouté une quatrième dimension, à savoir les agents de réconciliation, de justice et de paix.
1. Le Christ notre réconciliation
Pour la réconciliation, nous avons identifié les aspects positifs et négatifs de la culture et de la tradition africaines en mesure de favoriser ou de gêner la compréhension chrétienne et la célébration de la réconciliation. Parmi les éléments négatifs, nous pouvons citer: le caractère collectif de la faute, la solidarité du clan, une catégorie de fautes jugées impardonnables, le manque de considération de la dimension privée de la faute, la vengeance qui ne permet pas la réconciliation. Les éléments positifs des coutumes africaines, utiles dans la catéchèse et dans la célébration du Sacrement de la Réconciliation sont au contraire: l’habitude de la confession, la sanction et la réparation, les signes de réconciliation, à savoir le vin de palme, le don d’une fille en mariage, l’invocation des ancêtres, le jurement ou l’engagement à ne pas commette à nouveau la même erreur.
2. Le Christ notre justice
L’homme créé à l’image de Dieu doit être respecté surtout dans ses droits fondamentaux, en particulier ceux des femmes qui, en Afrique, sont les premières victimes de l’injustice. L’Église famille de Dieu en Afrique doit s’engager à relever ce défi à travers des commissions de justice et de paix, l’alphabétisation et l’enseignement des droits du citoyen.
3. Le Christ notre paix
Le témoignage de l’Église doit aller de pair avec l’engagement concret pour la paix de chacun de ses membres. Il n’y a pas de justice sans respect de la loi. Il faut aider nos gouvernants à la rétablir et à consolider l’état de droit en prêchant à chaque occasion, opportune et non opportune, selon le mandat de l’apôtre Paul. Nous constatons le pouvoir grandissant de l’argent à tous les niveaux de la vie sociale, politique et économique. D’où la nécessité d’une meilleure catéchèse sur la valeur et l’emploi des biens matériels.
4. Agents de réconciliation, de justice et de paix
Suivant l’exemple du Christ et à travers ses membres, l’Église est envoyée afin de construire le Royaume de Dieu: un Royaume de réconciliation, de justice et de paix. Tous les baptisés, chacun selon sa propre vocation, sont appelés à jouer un rôle irremplaçable. L’Église doit donc promouvoir une pastorale adéquate au service de la famille. Elle doit ensuite valoriser les femmes et leur rôle dans la communauté et accompagner les laïcs afin que leur engagement soit efficace au niveau social et riche en valeurs évangéliques. De la même façon, les prêtres, étant au service de Dieu et des hommes, doivent vivre de façon cohérente leur vocation afin d’être un exemple. Les médias, qui sont des moyens modernes de communication inévitables, doivent être évangélisés et employés par l’Église pour éduquer les consciences au discernement des informations, afin de contribuer au bien de l’humanité plutôt qu’à son mal.
La réconciliation, la justice et la paix constituent les défis actuels et complexes pour l’Afrique et pour le monde. Les disciples du Christ doivent donc prendre conscience de la situation et davantage se mobiliser en faveur d’un monde plus réconcilié, plus juste et plus pacifique.







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