2009-10-15 13:17:10

Intervention du Card. Gabriel ZUBEIR WAKO, Archevêque de Khartoum (SOUDAN)


S. Ém. le Card. Gabriel ZUBEIR WAKO, Archevêque de Khartoum (SOUDAN)

L'intervention a été remise par écrit, mais elle n’a pas été prononcée en Salle.



Le plus important pour nous Africains n’est pas de nous permettre d’être convaincus, dominés et conduits par ce que les siècles les plus récents de notre histoire ont fait pour nous, du commerce des esclaves à la mondialisation ultra-libérale. Néanmoins, derrière cette évidente vérité se cache aujourd’hui un besoin radical pour tout Africain: le besoin de combattre avec toute notre force contre notre insignifiance, notre inconsistance et notre corruption ontologique, de façon à construire une nouvelle société dénuée de dictatures et d’impuissance.

Tout ce dont nous avons besoin en tant qu’Africains est d’avoir le courage de croire en nous-mêmes, de nous accepter et de nous emparer du respect des nations du monde. Avant tout, c’est le courage de l’ “histoire complète” nous concernant, la vision honnête de notre existence, de notre histoire et de notre réalité avec ses hauts et ses bas, dans ses moments les plus tristes et les plus heureux, qui garantit la stabilité.

Le problème entre le Sud-Soudan et le Nord-Soudan est aussi ancien que le Soudan lui-même. Ce qui est connu comme le “Problème du sud” est un ensemble de questions allant des inégalités dans le développement entre le Nord et le Sud jusqu’aux inégalités des opportunités accordées par le gouvernement central aux populations des deux portions du pays. Ces questions sont composées de différences raciales et religieuses entre les deux populations.

L’isolement du Soudan représente l’une des réalités les plus douloureuses. La communauté internationale, les Ong et les autres pays voisins ont toujours pris position aux dépens du plus faible. L’Afrique a besoin d’un respect total et l’Afrique doit en faire de même vis-à-vis d’elle-même. La signature de l’Accord de paix en 2005 a signifié la fin du conflit au Soudan. Il a fallu beaucoup de travail pour réussir à l’appliquer. Au cours de cette période de profondes incertitudes concernant la paix si délicate au Soudan, nous avons besoin de l’intervention réciproque de la part de toutes les personnes qui aiment la paix.

La situation instable du Sud - et dans une mesure croissante celle du Nord aussi - ne permet plus un développement efficace de l’aide ni une application sûre de l’accord de paix. La communauté internationale ne peut que réagir et fournir son soutien. Le mieux que l’on puisse faire est d’essayer de gérer le conflit et d’éviter qu’il empire.

Ce synode peut réussir à tracer une authentique feuille de route pour le salut de l’Afrique.

Le dernier synode était construit sur la philosophie de la communauté africaine comme famille de Dieu. Ce deuxième synode devrait être construit sur l’ontologie africaine de la vie! Il pourrait réhabiliter le passé africain au sein du présent comme ingrédient pour la construction de la nouvelle Afrique. Jésus Christ est venu pour nous donner la vie, la vie surabondante (Jn 10,10).








All the contents on this site are copyrighted ©.