2009-10-15 13:35:01

Intervention de Mme Rose BUSINGYE, Présidente du Meeting Point International à Kampala (OUGANDA), Auditrice


Mme Rose BUSINGYE, Fondatrice et Présidente du Meeting Point International, Kampala (OUGANDA)



La foi doit pénétrer jusqu’aux couches les plus profondes de l’être humain, elle doit arriver là où se forment les critères de perception des choses, elle doit imprégner aussi ce qui est considéré profane et le transformer en un bien pour tous.

C’est un point de départ. Le début se trouve dans le geste de Dieu. Si l’homme y croit, c’est le chemin à suivre pour qu’il puisse se reconnaître et vivre cette appartenance, cet attachement à Dieu, en obéissant à sa compagnie, l’Église, et parvenant ainsi à la joie, à la justice et à la paix pour lui et pour tous. Un homme qui sait d’où il vient et où il va. À partir de la foi prend naissance un critère nouveau pour se rapporter avec les choses, avec ses enfants, avec l’école, la politique, l’environnement.

Pour construire la justice, la réconciliation et la paix nous ne pouvons que partir de la construction de l’être humain, aider l’homme à être lui-même, à être homme; nous ne pouvons que partir d’un particulier, mais depuis sa totalité.

L’homme “est” désir de justice, de paix, de réconciliation. Le Synode est, pour moi, une occasion pour découvrir quel est le sens de ce mot, c’est-à-dire quel est le sens de la vie et de tous les problèmes qui existent en Afrique et dans le monde entier. Le Synode est pour moi une provocation pour découvrir la pleine dignité de la vie humaine.

Sans la conscience de notre humanité, nous ne pouvons nous aider nous-mêmes et encore moins apporter une aide réelle aux autres. Au lieu d’aider les autres et nous-mêmes, nous continuerons à nous plaindre, à offrir seulement la compassion et, comme de toute façon nous voulons répondre quelque chose, nous les trompons.

Si quelqu’un parvient à saisir le sens pour lui et la valeur de la vie humaine, il se traitera bien et traitera bien les autres, il possède les raisons adéquates pour le changement de la vie et devient un point de changement pour tous, comme l’ont été les moines bénédictins qui ont construit la civilisation européenne. Mais quand, chez eux aussi, leur foi s’est affaiblie, le dualisme et la division ont fait leur apparition, apportant destruction et chaos.

Grâce à la foi, j’ai vu naître un peuple nouveau, un peuple changé. En Ouganda, un groupe de malades du Sida, d’une très grande pauvreté, vivent en cassant des cailloux et en les vendant aux constructeurs; ils mangent une fois par jour. Quand ils ont su des tsunami, et ensuite de l’ouragan Katrina en Amérique, lorsque nous leur avons demandé de prier pour les victimes, ils nous ont dit: “Nous savons ce que cela veut dire de vivre sans avoir une maison, sans manger. S’ils appartiennent à Dieu, ils nous appartiennent aussi”. Ils se sont organisés, formant des groupes pour casser les cailloux; à la fin, ils ont recueilli deux mille dollars et les ont envoyés à l’ambassade américaine. Et cette année, après le tremblement de terre à l’Aquila, ils ont dit: “Il s’agit d’italiens, le Pays du Pape; ce sont nos amis, ou plutôt notre tribu” et ils ont recueilli et envoyé deux mille euros. Les journalistes se sont scandalisés: ils sont venus pour voir si ces personnes étaient vraiment pauvres. Selon eux, ce n’est pas juste: quand quelqu’un fait la charité il donne ce qu’il a en plus, il ne donne pas ce dont il a besoin. Une femme malade lui a dit: “le coeur de l’homme est international, il n’a pas de race, il n’a pas de couleur, et il s’émeut”.








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